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Voici la définition du nom féminin « pression » selon le dictionnaire Larousse : « influence coercitive, contrainte morale ». Jamais il n’est mentionné, dans cette définition, que ce mot nous définit en tant qu’être humain. Alors, pourquoi nous en avons l’impression?
Pour ma génération, le mot « pression » fait partie de notre quotidien. Je pourrais même aller jusqu’à dire qu’il fait partie de nous. Chaque jour, nous devons faire face aux regards de notre entourage et même de la société. Bien que certains regards soient bienveillants, plusieurs sont froids et compliqués à gérer pour les jeunes adultes que nous sommes.
Un des endroits qui nous fournit le plus de pression est définitivement l’école. Que ce soit au secondaire, au cégep ou à l’université, l’ambiance de performance est présente et, malheureusement, dès qu’on y met le pied, on ne peut plus en sortir. Les notes du secondaire sont importantes pour le cégep, les notes du cégep sont importantes pour l’université et les notes de l’université sont importantes pour avoir le meilleur dossier possible pour notre future carrière. Dans notre société, l’école est primordiale, mais la pression l’est-elle vraiment? Dès qu’on rentre dans une classe, on subit le poids de devoir être en haut des moyennes, d’avoir la cote R la plus haute, la peur de ne pas être assez bon pour être accepté dans le programme contingenté qui nous intéresse, etc. Certains vont même jusqu’à ne plus aider leurs camarades pour être dans une meilleure position qu’eux. Est-ce vraiment l’ambiance que nous voulons transmettre aux futures générations?
La société, quant à elle, n’aide en rien. Les standards de beauté, les préjugés, les réseaux sociaux et j’en passe sont des aspects qui nous affectent énormément. Tu es trop gros. Tu es trop mince. Soit plus souriant. Ark, tu aimes ça toi? Ces commentaires semblent banals à première vue, mais pour quelqu’un qui manque de confiance en soi, ils sont comme des couteaux tranchants. Très tranchants. Ils sont comme de petits démons qui viennent nous hanter le soir quand on ouvre notre cellulaire et qu’on regarde les top-modèles sur Instagram. Les pensées intrusives n’attendent pas deux secondes avant de nous frapper. On se compare et on finit, en cédant sous la pression, à croire ces commentaires. Alors, on arrête de s’aimer et on développe des habitudes toxiques qui vont nous suivre toute notre vie. La pression sociale nous force à rentrer dans un moule bien défini et, si par malheur on ne rentre pas dedans, on n’a pas de valeur.
Évidemment, je ne peux passer sous le silence le sujet de l’amour. Très jeune, on croit que nous devons tout faire rapidement. Notre premier baiser, notre première fois, notre première rupture, etc. Si tu as 14 ans et que tu n’as encore rien fait, on te juge et en vieillissant, le jugement devient encore plus dur. On a une pression de tout faire à la hâte sans pouvoir réfléchir à ce que l’on veut réellement. Tu n’as jamais eu de copain? Tu es coincé. Tu as eu beaucoup d’aventures? Tu es quelqu’un de facile. Rien n’est jamais suffisant. Trop jeune, on comprend qu’on ne sera jamais vraiment libre de faire nos propres choix sans pression extérieure.
Voici la définition du nom féminin « liberté » selon le dictionnaire Larousse : « possibilité d’agir selon ses propres choix, sans avoir à en référer à une autorité quelconque ». Jamais il n’est mentionné, dans cette définition, que tu dois te référer à une autorité. Alors, pourquoi la pression devrait-elle l’être?
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