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Je suis abandonné.
Délaissé, isolé, seul. Vide.
Mais laissez-nous donc, moi et ma solitude! Ses bras glacés m’enlacent.
Je suis résigné. Il n’y a plus rien à faire! C’est la seule relation dont j’aie besoin!
Vous voyez, le volcan a trépassé. Les cendres sont froides. Envolées.
La bise les a prises.
Pas de braises enfouies! Pas d’étincelle, pas de flammèche, non!
Pas possible de me rallumer, non, je suis irrécupérable!
Je me suis insensibilisé. Indifférencié. Indolentisé.
Car le venin s’est frayé un chemin.
Des larmes, j’en ai versé! J’ai pleuré devant la possessivité de ma solitude!
Mais ses froids baisers m’ont transi mes espoirs il y a longtemps.
Non! Il n’y a personne de plus persistant, de plus fidèle.
Amour?! Je vomis devant ce mot!
D’amour il n’y a pas, il y a injustice, douleur, souffrance, déchirement, cruauté et torture!
Le vent d’automne souffle sur mes dernières aspirations. Bientôt, la neige les recouvrira.
Et je serai éteint. Amorphe. Atone. Apathique.
Oh, il fut un temps où j’ai laissé mon cœur voleter!
Où j’ai permis à mes pensées de se diaprer de douceurs!
C’étaient des erreurs!
Mais je l’ai encagé, mon cœur. Je les ai ombragées, mes pensées.
Je me suis protégé! Il le fallait!
J’avais mal, j’étais meurtri dans mon âme!
Les seuls frissons que j’aie jamais eus sont ceux, brûlants, du rejet!
Tout ce que j’ai reçu des roses ont été les épines!
Des larmes, des larmes et ENCORE des larmes!
Ma carapace s’est faite toute seule.
Forgée à grands coups de poison…
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