Le baiser de la rose

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Lecture Vernissage F.A.M. 2016 centre des arts
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J’ai l’impression d’être emprisonnée dans mon corps. Comme si ce dernier m’empêchait d’aller où je le voulais réellement et de vivre mes rêves, au lieu de rêver ma vie.

J’ai l’impression que je suis emprisonnée dans mes trippes, trop pleines de vide, trop vides de sens.

J’ai l’impression d’être emprisonnée dans ma bouche. Que tout ce qui me passe par la tête reste enfermé à la commissure de mes lèvres, leur serrure fermée à clé.

J’ai l’impression d’être enfermée dans mon cœur. Trop de sentiments, trop de sang pompé pour rien. Trop de battements rapides, de battements ratés, de doubles battements, de battements d’ailes déshabillées.

Toutes ces frontières, toutes ces limites, tous ces règlements. Tous enfermés, chacun dans son petit monde, son petit terrain entouré de banderoles rouges éclatantes.

J’ai l’impression d’être enfermée dans mes yeux. De voir toutes ces choses, de les épier, de les surveiller du coin de l’œil, de les transpercer avec mon regard, mais de ne toujours pas les comprendre.

J’ai l’impression d’être enfermée dans ma tête. Toutes ces connaissances, toutes ces pensées, toutes faussées par des croyances, des envies, des désirs, des rêves.

J’ai l’impression d’être enfermée dans mon corps.

Alors s’il te plait, fais-lui attention lorsque tu le découvriras. Ouvres-toi à moi. Prends ton temps, découvres-le à l’aide de tous tes sens. Touche-le, observe ses détails, hume-le, goûte-le du bout des lèvres, mais surtout écoute sa réplique.

Mon corps est un temple oublié qui n’attend qu’à être découvert par une passion inconditionnelle.

La passion d’un amour nouveau, d’une euphorie fraîche comme la rosée, de trippes trop vides de sens, de commissures des lèvres embrassées, de sang qui pompe trop vite, de regards qui transpercent l’âme, de têtes qui tournent par désirs et envies… de deux âmes qui s’ouvrent tranquillement l’une à l’autre, dans l’impatience de recommencer une nouvelle fois…

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2 thoughts on “Le baiser de la rose”

  • Bravo, bravo Mary Ève, belle plume au service d’un texte superbe et plein de sensibilité :-)
    Je t’en souhaite une multitude d’autres plus beaux les uns que les autres!!
    Bises de Belgique ma belle chum de fille.
    Pierre.

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