Le condor de Californie

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Le Condor? disparu???
Le Condor? disparu???

Je dors dans un œuf sombre et humide. Je suis confortable. Puis, je quitte finalement ce paradis où tout était paisible. Je suis maintenant dans un nid froid et sombre au cœur d’une forêt de conifères. Je crie, j’ai peur de l’inconnu. Mais ma mère me couvre avec son duvet et elle est là pour me rassurer.  Mes plumes font leur apparition sur ma peau nue. Mes superbes plumes noires poussent. Je suis émerveillé, car je rêve du jour où je vais pouvoir m’envoler comme ma maman. Ma maman quitte le nid pour chasser. Je me sens abandonné et vulnérable. Je ne sais pas ce que je vais faire tout seul. J’ai peur, mais mon entourage attire ma grande curiosité. Je veux tout découvrir et tout voir. Alors, pour commencer, j’explore le grand nid qui est ma maison. J’observe chaque brindille, chaque trou de ce territoire. Je fais un tour, puis deux, puis trois, puis quatre. Je connais tellement le nid par cœur que je me dirige sur le muret pour monter dessus. Une fois dessus, je regarde en bas. J’en ai le vertige tellement c’est haut comme le Mont Everest. Mais moi, je suis courageux alors je me dois de faire plusieurs tours du nid sur le bord glissant. Mes plumes ont enfin toutes poussé et le bord ne me fait plus peur. Je décide qu’il est le temps de sauter en bas du nid en ouvrant mes ailes pour voler comme ma maman. Je saute. Je tombe. Je tombe et je n’arrive pas à ouvrir mes ailes pour m’envoler. J’ai peur de mourir, mon esprit va ailleurs où le temps s’arrête, mais je suis courageux et je me dois de reprendre mes esprits et de voler. Je suis le meilleur. Par magie j’arrête de tomber et je me mets à voler. Oui! Je vole, j’ai réussi! J’ai réussi! Je suis tellement fier de moi. Maintenant, je n’ai plus peur de rien et je m’amuse énormément dans ma grande salle de jeux qui est cette grande foret. Je vole à grande vitesse, je fais des plongeons j’évite les branches des conifères et je me laisse planer dans les airs. Je deviens curieux et je veux découvrir le territoire de mes parents. J’observe ce qui m’entoure et j’apprends à vivre de façon autonome. Je suis en harmonie avec mon environnement, je suis assez autonome et grand pour quitter ma mère. Je suis prêt à quitter le nid et à faire ma propre vie. Je prends mon envol et je vais vers un nouveau territoire pour le faire mien. Je profite de la liberté que mes ailes me donnent. Ma vie passe vite et dans le bonheur mais, mon territoire est de plus en plus délimité et je connais tous les moindres détails. J’ai du mal à garder ma liberté et voyager comme bon me semble. On détruit mon habitation et on diminue mon territoire. Les arbres disparaissent et de grandes bâtisses font leur apparition. Je commence à avoir du mal à survivre. Je n’ai pas le choix; je dois commencer à bouger. Les conséquences  de ce changement me nuisent énormément et tuent plusieurs de mes semblables. L’air est plus chaud, les tornades sont plus grosses, les courants d’airs plus fort et la qualité de la nourriture laisse à désirer. Il devient difficile d’y vivre, mais je m’adapte. Je commence à ne plus trouver de mes semblables, il n’y a plus beaucoup de compétition pour contrôler le territoire, contrairement à avant. Je me sens seul. Un jour, c’est le noir. On m’arrache de mon habitat pour m’amener dans un autre. Je me réveille dans un endroit inconnu. Je m’envole pour retourner d’où je viens, mais je fonce dans des barreaux gris et du plastique. Ils sont là pour m’empêcher d’avancer. L’autre côté de cette nouvelle frontière, il y a des humains. Ils me regardent. Ils me font peur. Peur, car je viens de prendre conscience que ces êtres ont brisé ma vie. Je suis prisonnier de ce zoo. Je suis en colère. Je veux sortir, je veux retourner chez moi. Par contre, la nourriture est abondante et il y a quelques-uns de mes semblables. Je dois réapprendre à vivre ici où la vie n’évolue pas et où on nous contrôle. Les hommes décident quelles sont nos portions de nourriture, le territoire que l’on peut occuper, et même, parfois, ils nous enferment seuls avec un autre de notre espèce pour nous forcer à nous reproduire. Je suis triste de vivre ici. Pourquoi m’a-t-on emmené dans cet enfer, dans ce zoo, dans une cage? Pourquoi ne puis-je ps retourner dans mon paradis? Pourquoi ces humains détruisent tout? Pourquoi ne s’adaptent-t-ils pas à la nature au lieu de la changer? Pourquoi ne permettent-ils pas aux autres espèces comme moi de vivre dans ce monde où il est bon de vivre ? Je commence à me sentir faible, j’ai du mal à voler. Je ne suis plus tout jeune et je n’ai plus le goût de vivre dans cet enfer. Je ferme les yeux et je m’endors.

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