Le dernier hurlement

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Sabrina: autoportrait à la mine
Sabrina: autoportrait à la mine

Je m’appelle Maggie. J’avais 10 ans. Je vivais sur une ferme dans un trou perdu chez mon ami Lucas. C’était l’été, ma saison préférée pendant laquelle j’aimais me baigner dans le petit étang, courir après les poules, agacer les moutons et jouer avec mon meilleur ami Lucas, avec qui je passais tout mon temps. Lucas était un garçon de 11 ans aux yeux brun clair étincelants et aux cheveux bruns et courts. C’était un garçon très timide et il n’avait que moi comme amie. Mais l’été passé, ma vie a changé à tout jamais. Voilà comment tout cela a commencé. Lucas avait acheté un tout petit chiot et l’a prénommé Flapie. Flapie était un labrador doré avec une toute petite tache noire sur le front, sur le bout de la queue et sur ses minuscules pattes de devant. C’était une grosse boule de poils dodue. Il faut avouer qu’il était vraiment mignon. Quand il m’a vue, il s’est mis à courir vers moi, à me sauter dessus et me mordiller pour jouer. Je regardais mon ami et il me faisait un sourire. Je sentais que c’était une très mauvaise décision qu’il avait prise et que j’allais vivre des mauvais quarts d’heure. Tout au long de la semaine, il me tapait sur les nerfs. Il me mordillait, me sautait toujours dessus pour que je lui donne de l’attention, me dérangeait pendant que je me prélassais au soleil et il me volait ma nourriture, c’était un vrai gourmand. Le dimanche matin, je me levais et je  rejoignais Lucas pour notre randonnée en forêt, une vieille tradition, mais Flapie était avec lui. Bon, ce n’était pas plus grave. Je m’étais trompée. Au lieu d’une balade tranquille à observer la nature, Flapie nous obligeait à courir. Il courait après les papillons, sautait de roche en roche pour traverser un ruisseau, mais au milieu du chemin, il glissait et tombait. Il était tout mouillé et courait dans le ruisseau. Il faut avouer que je riais beaucoup de cette situation. Lucas sautait dans le ruisseau pour jouer avec et je me sentais un peu exclue de ce moment. L’autre dimanche matin, je me levais et je  rejoignais Lucas pour notre randonnée en forêt, mais il n’était pas là. J’étais si triste que j’étais allée me coucher sur le divan noir inconfortable, dur et bossu pour attendre son retour. Quatre heures plus tard, Lucas ouvrait la porte qui grince et Flapie se mettait à japper, je me réveillais en saut et Lucas me disait bonjour. Il tenait une laisse qui le reliait à son nouvel ami. Les souliers de Lucas étaient pleins de terre et le chiot était boueux. J’avais su à ce moment qu’il était allé dans la forêt ce matin. Pas avec moi, mais avec ce bâtard. Lucas détachait Flapie et celui-ci me sautait dessus. À cause de lui, j’étais maintenant pleine de boue et toute tachée. Lucas riait de la situation et grondait Flapie, car il devait rester sur le tapis tant qu’il n’était pas propre. Je partais en courant le plus vite possible et le plus loin que je pouvais en restant sur le terrain. Lucas m’appelait désespérément, mais je l’ignorais et je ne revenais pas avant le lendemain midi. De retour, je voyais Lucas jouer avec Flapie. J’allais le voir pour avoir son attention pour jouer avec lui, mais il me repoussait et m’expliquait que son chiot avait besoin de beaucoup d’attention et qu’il n’avait pas le temps de passer autant de temps que d’habitude avec moi. Pendant une semaine, je ne voyais presque plus Lucas, même si j’étais toujours dans les parages. Le lundi suivant, je me couchais dans mon lit et j’avais une idée : j’allais m’enfuir loin d‘ici et ne pas revenir. Comme ça, il me chercherait. Ah non! Je ne pouvais pas faire ça, j’allais inquiéter toute ma famille et ils allaient avoir de la peine. Alors j’allais l’ignorer totalement il allait surement m’accorder plus d’importance que ce chiot. Après trois jours, je perdais toute ma patience. Lucas en a juste eu pour le chiot. Flapie avait creusé des trous dans le jardin. Luca avait ri et en avait profité pour planter les fleurs. Peu importe les gaffes que faisaient Flapie, Lucas en riait et le grondait très peu, mais il le dressait quand même pour pas que ça arrivait à répétition. J’étais vraiment découragée. Je décidais qui était l’heure de me vengerais de Flapie et de faire des gaffes pour que ça passe sur son dos. La nuit arrivait. Je me faufilais doucement dans la chambre de Lucas et je voyais ses souliers préférés noirs avec des flammes rouge et orange sur les côtés. Hum! Une idée me venait à moi. J’avais pris les souliers sans faire de bruit et je sortais dehors, puis je les enterraient dans le jardin au fond de la cour. D’autres soirs, je faisais d’autres mauvais coups, tels que casser des vases, salir la maison de terre, briser les meubles, déchirer les papiers importants, cacher les clefs de Lucas, etc. Chaque fois, Lucas n’était pas de bonne humeur. Il chicanait Flapie, mais il se laissait toujours attendrir par ses yeux doux. Je partais dans ma chambre et je brisais tous mes jouets et détruisais tout sur mon passage. Je décidais d’aller me calmer au bord de l’étant, mais ça ne servit à rien car Flapie venait me rejoindre et me sautais dessus pour jouer. Dans tous mes états, je m’étais mi à l’écorcher. Le cou du cabot était en sang et il respirait à peine. Je venais de réaliser ce que je venais de faire, je m’étais mi à appeler à l’aide. Lucas arrivais précipitamment vers moi et voyait son chiot en sang et à peine vivant. Il le prenait dans ses bras et l’apportait chez le vétérinaire, qui l’opérait d’urgence. Pendant ce temps, nous attendions dans la salle d’attente et il me regardait. Il était triste, mais il semblait aussi déçu de moi. J’étais stressée. Le vétérinaire nous annonçait que l’opération avait été une réussite, mais il était vraiment  faible et que seulement demain matin nous saurions s’il survirait. C’était la nuit la plus longue de ma vie. Le lendemain matin, on apprenait que  Flapie allait s’en tirer et qu’il reprendrait rapidement des forces. Lucas le rapportait à la maison, mais m’interdisait de m’approcher de lui.  Je commençais à faire une dépression pour mes actions passées, pour ma violence et la perte de mon ami. Au début, j’étais seulement déprimée et je ne sortais plus dehors. Plus le temps passait, plus ça s’aggravait. Je commençais à rester dans mon lit toute la journée. Par la suite, je commençais à arrêter de manger. Quelques jours plus tard, Lucas s’en était rendu compte. Il venait me voir pour m’encourager à manger, mais je refusais toujours. Flapie avait l’air triste et se couchait à mes côtés, ce qui m’étonnait puisque j’avais failli le tuer, et Lucas restait tout le temps auprès de moi. Je commençais à être faible et je le savais très bien. Lucas m’avait dit sans cesse de manger. Il n’arrêtait pas de s’excuser de ne pas s’être occupé de moi et me disait également  qu’il me pardonnait pour ce que j’avais fait à Flapie. Il m’avait promis que si je reprenais des forces, tout reviendrait comme avant. Nous irions dans les bois tous les dimanches, on s’occuperait des moutons, nous irions jouer à la balle et se baigner. Il me câlinait sans cesse tout au long de ces jours noirs et Flapie était resté à mes côtés en pleurant de tristesse. Ses paroles m’encourageaient et aussi le dénouement de Flapie, après tout ce que je lui avais fait. Je recommençai à manger doucement, je reprenais des forces et mon meilleur ami avait tenu sa parole. Tout était redevenu comme avant, mais j’avais appris à accepter ce petit chiot et apprendrais à le connaitre. J’avais appris que Flapie ne me volait pas Lucas, mais le partageais avec générosité. Je ne voyais pas les signes d’attention que me donnait Lucas et ma jalousie auprès de lui m’avait rendue aveugle. Malheureusement, je l’avais compris trop tard. Je me faisais vieille et je sentais que même avec mon bonheur, je commençais à m’éteindre doucement. À la fin de l’été,  je suis morte dans la forêt. Lucas m’avait trouvée le lendemain. Il était inconsolable. J’étais contente que Flapie était là pour le soutenir dans un moment comme celui-ci et veille sur lui. Le lendemain, Lucas m’enterrait et sur ma tombe il avait écrit : « Pour ma chienne favorite qui sera toujours dans mon cœur. »

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