Partager
Le bonheur caché du grand serpent vert qui meurt dans la glace et dans le feu et dans l’amour et dans la haine et dans le monde et dans l’être et dans le non-être et dans l’Afrique et dans les africains et dans les amours des africains et dans l’ordinateur dans Internet dans les blagues dans les ellipses ainsi que dans les ellipses amourotiques plaisantes et catastrophiques qui mangent des macaronis pourquoi toujours des macaronis honnêtement pourquoi toujours des foutus macaronis je n’ai jamais su pour quelle raison il s’agit toujours de macaronis lorsque je dois choisir un sujet honnêtement pourquoi voilà j’ai trouvé ça va comme suit:
LE MYSTÈRE DES MACARONIS – TRAGÉDIE SURRÉALISTE
Note préliminaire: Cette tragédie a pour but de déterminer la raison pour laquelle le sujet des macaronis est l’un des sujets qui survient le plus fréquemment lorsque Je se met à chercher de l’inspiration dans le but d’une rédaction quelconque.
– PROLOGUE
Mouvement 01.
JE: Écrire. Écrire, je dois écrire. Écrire pour m’exprimer, pour me libérer, pour créer comme Dieu, jadis, créa…
MACARONI: Bien le bonjour, gentleman.
JE: Mais qui êtes-vous donc?
MACARONI: Ça se voit, non? Je suis un macaroni.
JE: Mais pour quoi donc es-tu là? Je souhaite devenir Dieu, et je vois mal comment je le ferais avec un simple macaroni.
MACARONI: Monsieur, vous traitez vos invités d’une bien étrange façon. Au nom de tous les macaronis, ceci est une offense!
JE: J’en suis désolé… C’est juste que, voyez-vous, je n’ai pas l’habitude de converser avec un macaroni. Je veux bien vous faire confiance et vous laisser devenir ma muse l’espace d’un instant, mais j’aimerais d’abord savoir d’où vous venez. Pourquoi, en quête d’inspiration, mon cerveau a-t-il fait appel à vous?
Le macaroni esquissa un sourire.
JE: Que dessinez-vous?
MACARONI: Un sourire, sire.
JE: Pour quoi faire?
MACARONI: Il s’agit d’un sceau magique qui nous portera protection lors du périple qui nous attend. Allez, vite, touchez mon anamartésie! Le temps presse. Je obéit, et les deux disparurent dans un nuage de fumée.
FRANÇOIS-MARIE AROUET: Inconscient…
– ACTE PREMIER
Mouvement 02.
Je et le macaroni se tenaient dans un endroit étrange, tout de bleu vêtu, et fixaient ce qui ressemblait à un nuage rosé avec intérêt.
JE: Qu’est-ce donc?
MACARONI: C’est vous, sire.
JE: Où sommes-nous?
MACARONI: Nous sommes dans le Grand Hall de votre esprit. Vous voyez les renards tout autour qui nous dévorent du regard?
Je balaya la salle du regard et ne vit rien du tout.
JE: Bien évidemment.
MACARONI: Eh bien, ils veulent manger votre âme. Vite, suivez-moi!
Et le macaroni sauta dans ce qui semblait être un nuage rosé. Je sauta à sa suite.
Mouvement 03.
JE: Mais qu’est-ce que…
Je et le macaroni se trouvaient à présent dans une gigantesque photo des parents de Je.
MACARONI: Il s’agit d’un piège, faites attention! Tenez, prenez cette allumette et sauvez notre peau!
Je brûla la photo sans réfléchir.
FRANÇOIS-MARIE AROUET: Ah, bordel…
MACARONI: Félicitations! Vous venez de franchir la cent quatorzième étape.
JE: Cent quatorzième? Mais voyons, nous venons à peine d’arriver…
MACARONI: Il existe des choses que vous ne pouvez pas voir, vous le savez bien.
JE: C’est exact. Mais maintenant, que fait-on?
MACARONI: C’est tout simple, on continue. Vous voyez la porte là-bas? N’y entrez surtout pas.
Je obéit et n’entra surtout pas dans la porte.
MACARONI: C’est bien! Nous voilà donc dans la partie ordonnée de votre tête.
– ACTE DEUXIÈME
Mouvement 04.
L’endroit dans lequel nos protagonistes se trouvaient à présent était grand, et entièrement blanc. Il s’agissait d’une immense salle tapissée de nuages, avec une tour de lumière vive et rosée en son centre, autour de laquelle se dressaient dix piliers de marbre d’ordre dorique. Un magnifique phoenix d’éther survolait l’endroit en traçant de grands cercles près du plafond. Sur ce dernier, on pouvait voir un visage féminin énigmatique.
JE: C’est absolument magnifique! Je me sens si bien, l’Univers tout entier vibre doucement avec mon être!
Un long bras féminin plus-blanc-que-neige sortit du plafond pour venir planter une fleur aux pieds de Je.
JE: De quoi s’agit-il?
LONG BRAS FÉMININ PLUS-BLANC-QUE-NEIGE: Il s’agit d’une fleur de pomme. Cueille-la.
JE (se tournant vers le macaroni): Devrais-je?
MACARONI: Cette décision ne regarde que vous, maître.
FRANÇOIS-MARIE AROUET: Non, s’il-vous-plaît, faites que…
Dès que Je eut cueilli la fleur de pomme, tout s’effondra et un noir total enveloppa le sanctuaire.
Mouvement 05.
L’endroit était désormais presque entièrement noir. Les seules exceptions étaient les couleurs vives qui fusaient de points aléatoires régulièrement. La salle n’avait plus la forme d’un cube, mais celle d’un immense tesseract en mouvement. Lorsqu’on regardait vers le haut, on pouvait apercevoir un immense crâne, et de ses orbites vides pleuvaient des cendres de phoenix. Une tornade d’électricité se déplaçait à reculons et de façon aléatoire dans le terrible lieu, et on pouvait observer sur le sol les ruines de piliers d’ordre corinthien. Des roses dansaient ici et là, et de leurs épines chantaient de sataniques hymnes à la destruction.
JE: Où suis-je donc à présent?!
MACARONI: Vous êtes dans la partie désordonnée de votre cerveau, monsieur. C’est à cause de la fleur de pomme.
JE: Mais comment pouvais-je savoir que ça nous conduirait ici? Allez, dites-moi comment m’enfuir!
MACARONI: Vous devez attaquer le silence. C’est le seul moyen connu à ce jour.
Je s’effectua, et sa muse et lui-même se retrouvèrent dans une toute petite pièce sombre, dans laquelle se trouvait un Batman nu, enchaîné et meurtri.
Mouvement 06.
JE: B… Batman?
MACARONI: Il ne vous entend pas.
JE: Et pour quoi?
MACARONI: Cet homme est fou.
JE: Vraiment?
BATMAN: Hahahahahaha! (puis en chuchotant) Si je n’étais pas la Mort alors qui est-ce qui serait la Mort?
JE: Qu’est-ce qu’il raconte? Et pour quelle raison est-il là?
BATMAN (toujours en chuchotant): Si je n’étais pas le Romantisme alors qui est-ce qui serait le Romantisme?
MACARONI: Il dit absolument n’importe quoi, monsieur; il est fou. Il est là pour vous mettre en garde contre ce qui pourrait vous arriver si vous aviez envie de continuer.
BATMAN (même indication): Si je n’étais pas l’Atome alors qui est-ce qui serait l’Atome?
JE: J’ai envie de continuer.
MACARONI: Bien… Dans ce cas, notre destination se trouve derrière votre œil droit.
Je entra dans son œil droit, et le macaroni le suivit en riant.
BATMAN (encor): Si je n’étais pas Dieu alors qui est-ce qui serait Dieu?
– ACTE TROISIÈME
Mouvement 08.
FRANÇOIS-MARIE AROUET: Mourrez, pauvres fous!
Et François-Marie Arouet assassina d’une balle Je et le macaroni. Leurs cadavres furent donnés au phoenix de la salle de l’Ordre, afin d’alimenter la grande tour de lumière.
Mouvement 07.
JE: Whoa, c’est superbe… La salle de l’Ordre n’est qu’une poussière par rapport à ceci!
MACARONI: Je sais… Vous avez désormais toutes les réponses à vos questions?
JE: À toutes mes questions, c’est exact… Toutes, sauf une.
MACARONI: Laquelle?
JE: La raison pour laquelle je vous ai suivi ici: pourquoi mon cerveau m’a-t-il envoyé un macaroni comme muse?
Le macaroni se mit à rire diaboliquement.
FRANÇOIS-MARIE AROUET (en entrant à bout de souffle dans le lieu): Je, prenez garde! Il vous a manipulé!
JE: Quoi? (se tournant vers le macaroni) Je vous faisais confiance!
FRANÇOIS-MARIE AROUET: Ces endroits sont des endroits que nul ne doit explorer! Ils mèneront tout homme à sa perte!
MACARONI: Ne vous a-t-on jamais dit de ne pas faire confiance aux gens avec un prénom italien?
FRANÇOIS-MARIE AROUET: Je l’ai répété plus de cent fois! S’aventurer ici causera la destruction totale ou partielle de nous tous et de ce monde! Bande d’inconscients!
MACARONI: Exact.
JE: Mais… Mais dans quel but m’avez-vous conduit ici?
MACARONI: Eh bien, en fait, la raison pour laquelle je me suis conduit de la sorte est toute simple: au fond, nous sommes tous–
François-Marie Arouet mit la main sur le revolver accroché à sa ceinture.
~ FIN ~
Suivez-nousPartager