Le petit bouquet rouge

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La cour de ma voisine est vide. Vide de sens. Vide tout court.

Cela m’a frappée lorsque j’étendais mon linge dans la mienne, qui est semblable à la forêt amazonienne. Celle dans laquelle je me situe, abrite des dizaines d’arbres, des jouets d’enfants, une terrasse invitante, une remise remplie à craquer, un trampoline assez géant merci, un petit banc romantique, des bouleaux, un grand érable, des marguerites sauvages, ainsi que du gazon fou, rarement coupé.

J’étendais donc mon linge, pour ensuite le faire glisser le long d’une liane de métal qui s’enfonce courageusement dans une jungle accueillante. Mon regard a été attiré par le désert, le sahara. D’un coin à l’autre, pied après pied, le vide total. Il y a bien un cèdre, dans un coin, seul, ennuyé, pour paraître bien aux yeux des voisins.

Comment quelqu’un, en particulier cette voisine qui tond et arrose illégalement sa pelouse plus que deux fois par semaine, la tête ornée de bigoudis et les jambes réchauffées de bas de laine mi-mollets qui se repose dans des sandales des années 70, peut-il bien vivre avec une cour d’une telle froideur? Une cour sans souvenirs, sans passé, sans futur et encore moins sans présent. Une cour si bien entretenue que sa beauté en devient laide.

Cette personne qui y vit, a-t-elle eu des petits-enfants qui, courant partout, prenaient un soin précieux à faire des bêtises? A-t-elle eu un amoureux, avec qui elle a passé des journées entières à se prélasser dans une balançoire? A-t-elle vécu des dîners en famille remplis de douceur, sur une terrasse où les chaises occupées abondaient?

Vous vous demanderez pourquoi le premier sujet qui m’est venu en tête est ma voisine. J’avais besoin de partager un sentiment d’espoir. L’espoir que cette voisine, qui accompagne ma vie depuis que je suis haute comme trois pommes, a eu un peu de bonheur dans sa vie.

Dans cette cour vide, vide de sens, vide tout court, vide de petits-enfants, vide de balançoire romantique, vide de chaises occupées, quelque chose m’a fait sourire.

Sur la petite terrasse d’un gris terne, se trouvait l’espoir. Sur la terrasse, s’épanouissait un joli petit bouquet de fleurs rouges.

Mimi-Charlotte Jeannin

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