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Une bouteille à la main, à la sortie d’un bar
Sommeille, presque mort, un clochard
Non loin, un carnet usé et un journal terni
Reposent parmi de vieux débris
Autrefois un grand poète
Un succès d’écrivain
Et un esprit des plus sains
Il gît là telle une bête
Il savait bien comment être
Et, à la fois, comment ne pas être
Ce pauvre homme n’est pas sot
Plutôt un maître des mots
Il revêtit la peau du succès
Et chaussa les souliers de la gloire
Il était un rêveur plein d’espoir
Face à la vie, il était prêt
Mais, les griffes de la réussite
S’accrochèrent à sa peau
Pires que des parasites
Le déchirèrent en lambeaux
Sous la pression énorme de performer
Vint l’alcool pour décompresser
Comme tant d’autres, il s’est fait prendre
Et des hauteurs, il a dû redescendre
Son esprit est devenu un village
Peuplé de mille et une voix
Toutes le gardaient en otage
Et le tenaient jalousement aux abois
Sa descente s’est terminée ici, devant ce bar
Il porte désormais l’habit du sénile vieillard
Mourant lentement dans sa mélancolie
À jamais captif de sa propre folie
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