Les 9 poèmes de l’arbre

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Bouleau.


Cage thoracique nue
Sortant d’une tombe
Préconçu
Par une dame vagabonde

Ces grands mâts blancs
Froids dans un paysage mort
Hurlant
Sous la lune qui les honore

Leurs revêtements reflètent la réalité
Des cieux éloignés
Tapissé dans l’univers ensoleillé
De tourment désolé


Sapin.

L’arc de la terre
Déploie par sa puissance
Les flèches de la vie
Dont les pointes
Uniformes et nombreuses
Tapissent les forêts
Nuage sans fin

Cette armée de chasseurs
N’enlève point la vie
Elle abrite les oiseaux
Nourris les animaux
Fait don de son corps
Aux misérables de ce monde

Admirez
Ce Robin des bois qui
Depuis des lustres
Veille sur notre âme


Épinette.

Les premières cloches de minuit sonnent
Ding Dang Dong
Le vent souffle de toutes ses forces
Le lourd métal de bois se fracasse éperdument
Des craquements de toutes sortes se font entendre
Crick Crack Crock
Ce déluge provient de là-haut
Les mastodontes blancs nous observent
Fiers et heureux de nous faire trembler
Nous faire danser
Au rythme du vent
Toute la tour bouge
La dernière cloche de minuit sonne
Dong


Cornouiller.

Associé à la chaleur
D’un temps agréable
Rarement associé à la lueur
De geste indésirable

Le Rouge
Possédant mille-et une symbolique
Rêve des sanglants humains
Guerre, Pouvoir, Conquête
Mots alliés à la mort

Mais qu’est-ce que la mort
Outre les lacs de sang
Sur les saintes terres d’or
D’un paysage innocent

Rien de plus que la conclusion
Parfois prématurée
D’un bataillon
Auparavant aimé


Érable.

Immense forêt de cicatrices
Labyrinthe de malice
Cette peau recouvre un être
Martyrisé par le temps
Maltraité par un vampire
Qui puise richesse
Dans le sang sucré
De ce vieillard

La fontaine de jouvence s’épuise
Le savoureux nectar disparait
L’être s’affaiblit

Entre vie et mort
La pompe de la fin rugit
Elle continue
Malgré l’incontestable réalité
D’un affaissement prochain
À nourrir les sanguinivores
Aveuglés par le festin.


Bouleau jaune.

Une toux
Un rhume
Maladie grandissante
Dans l’ossement affaibli
D’un arbre qui grandit
Naissant ainsi
Vivant cloitré
Dans une différence qui fait charme

Pour l’œil
La pitié n’est point
La beauté persiste
Nul besoin de force
Pour éblouir, stupéfier
Du miracle que tu es

Ton retour dans trois jours
Je n’en veux pas`
Vis l’instant
Pour faire vivre notre mémoire
Car tu nous as touchés
Pour qui tu es


Cèdre.

Ô petit joufflu
Ton aspect rondouillet me fait rigoler
Un caniche
Aux cheveux malléables
Rond, carré, losange…
Un caméléon
Au corps qui s’adapte
Chien, chat, dinosaure…
Je parle de toi et je ris
Peut-être est-ce face à mon incompréhension
De toutes les capacités qui t’animent

Il est plaisant de te retrouver
Non loin d’une entrée
Près du pavé uni
Suppression de son
Intimité renforcée
Décoration
Tout ce pour quoi les gens t’utilisent…
Peu connaissent réellement qui tu es
Un petit joufflu rempli de pouvoir.


Tremble.

Tueur d’enfants
Est ton vrai nom.
Le parapluie de feuille
Déployé jour et nuit
Mille-quatre-cent-quarante minutes
Durant l’été qui sévit
Acceptant tes actions
Tu nuis à tes compagnons

La lumière, tu la gardes pour toi
L’eau, tu la bois
Grand arbre nombril de la forêt
Tel est ton vrai titre
Car tous les autres te fuient

Ta présence provoque des trous noirs
Béants de vie
Remplis de solitude

Malheureusement
Personne ne peut changer qui tu es
C’est pour cela qu’on t’abat
Tel un chien
Pour les meurtres qui tachent ton écorce
Gardée avec élégance

Par la suite, telle une sorcière
Nous te faisons bruler
Pour oublier
Les conséquences
Que tu nous as causés


Cerisier.

Rescapé d’un abandon certain
Je t’ai recueilli
Dans le but de te cueillir
Tel était mon délire

 

Bouleau.

Je n’avais pas compris
Que tu étais encore tout petit
Encore loin de produire
Pour me réjouir

Les doux cœurs rouges que tu auras
Précédés d’un bouquet de fleurs
Je les attends
Depuis maintenant trois ans

Mais je constate qu’avant de produire
Tu dois survivre
Alors, prends ton temps
Rédige le roman de ton développement
Ensuite, ton travail débutera

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