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by PartagerLes apparences
On dit qu’une image vaut mille mots. Une expression, qui aujourd’hui est vraiment prise au pied de la lettre. La mode, la coiffure, le maquillage sont tous des éléments ont monté en flèche dans le degré de popularité. Pratiquement devenu une obsession, il est rare que personne ne fasse aucunement attention à son physique. Si jamais un tel cas se présente, on se fait de notre devoir personnel de réprimander ou encore de jeter un regard inquisiteur à cette personne. Ce que les autres peuvent penser de nous est devenu quelque chose de beaucoup plus important que ce que l’on peut penser de soi-même. On se casse la tête avec mille et une questions avant de savoir comment s’habiller « correctement » le matin. Avant l’école, le sport, la famille, les amis, il y a le physique. Pourtant, il y a des valeurs bien plus importantes qui seraient supposées passer en premier. Il faut dire que maintenant, si l’on ne s’agence pas aux autres, qu’on n’entre pas dans le moule, il va de soi qu’on accumulera des regards qui ne seront pas très flatteurs à notre égard. On pourra être classé dans différentes catégories outre celle des « normaux », mais qui ne sont pas pour autant à notre avantage (pute, rejet, « nerds », etc.). Notre société est de plus en plus médiatisée. Les médias ont de plus en plus une grande influence sur nous, mais beaucoup plus sur les jeunes, que ce soit par la publicité ou encore par le biais des séries télévisées, par exemple, certaines télé-réalités telles que Bienvenue à Jersey shore où l’on peut voir des filles extrêmement maquillées et n’ayant pas vraiment l’air d’avoir un quotient intellectuel très élevé ainsi que des garçons aux muscles proéminents, qui ne font que se trouver un maximum de filles. Chez les gars comme les filles, tout le monde est bronzé à n’en plus finir. Il devient donc difficile pour les jeunes de se forger un passage entre les préjugés et les stéréotypes, car pour eux, voir une fille habillée de manière assez osée c’est presque normal. Ils vivent, ou plutôt ils baignent dans cette banalité, qui, au contraire, devrait être inquiétante. Chaque jour, ces jeunes se confrontent les uns aux autres. Cependant, on nous aurait supposément toujours montré de ne pas juger une personne avant de la connaître vraiment.
Aujourd’hui, rares sont les personnes qui pourront affirmer haut et fort que, ce matin en traversant la rue, elles n’ont jugé aucune personne qu’ils ont croisée sur leur chemin. Si jamais vous en rencontrez une, dépêchez-vous de venir me la présenter au plus vite pour que je puisse lui accorder mon éternelle reconnaissance! Le jugement qu’on porte envers une personne qui nous est totalement inconnue est représenté par 80 % ou 90 %. Viendrait-on jusqu’à dire que l’apparence compte jusque dans le succès de notre carrière?
Malheureusement, oui. L’apparence devient même un des critères les plus considérés lors d’une entrevue pour un emploi. Selon une enquête réalisée par la Sofres pour Adia Interim en 2003, il y a 46 % des personnes interrogées qui estiment que l’apparence personnelle et la façon de se présenter jouent un rôle clé dans la vie professionnelle et le déroulement d’une carrière. De plus, si jamais un employeur vient à conclure que deux candidats sont ex æquo pour un poste quelconque, il y a plus de 82 % des chances que le candidat choisi soit celui ayant fait une meilleure impression par son apparence physique, et ce, avant même la façon dont il parle (44 %) ou encore la couleur de sa peau (31 %). L’apparence devient un argument alors que ce n’est qu’une minime partie de ce que l’on est réellement. Soigner son physique devient quasiment une maladie, on veut tant s’assurer de projeter LA bonne image pour pouvoir trouver le juste milieu et entrer dans le moule comme tout le monde.
Mais le fait de toujours chercher la perfection amène aussi certains complexes beaucoup plus souvent rencontrés chez les jeunes tels que l’intimidation. Selon Statistique Canada, 10 % des jeunes au Québec subissent de l’intimidation au moins une fois par semaine. Une des raisons principales est parce qu’ils sont différents des autres. Parce que physiquement ils ne sont pas comme tout le monde. Les canons de beauté nous envahissent. Si autant de problèmes ressortent alors pourquoi sommes-nous toujours pris au sein de ce cercle vicieux.
Selon moi, je pense que oui il est important d’avoir une apparence soignée, mais pas jusqu’à en faire une obsession. Lorsque je me prépare le matin, je me prépare avant tout pour moi. Pour être bien dans ma peau. Si cela implique que je m’habille différemment des autres alors pourquoi pas, mais en gardant toujours une certaine limite. Je crois que ce que les autres pensent de nous ne fait que nous imposer des barrières. Il est important de prendre en compte le fait que le jugement des autres se fait aussi en fonction de leur culture, de leurs valeurs. Tout cela dépend bien évidemment du milieu dans lequel on vit, et ce, n’importe où dans le monde. Alors le beau et le laid dépendent systématiquement de la culture dans laquelle nous avons grandi. Il ne fait aucun doute, nos critères de beauté sont relatifs. Néanmoins, ce n’est pas une raison valable pour déterminer l’emploi de quelqu’un. Tout le monde a droit à la même chance qu’on soit laid ou beau; pour tous ceux et celles qui offrent le même potentiel à exploiter, il faut seulement faire abstraction de l’allure physique. Pour que le physique cesse d’être aussi présent dans nos vies, je pense qu’il faut prendre des mesures pour qu’il en soit ainsi, comme la compagnie Dove qui a créé la soirée pyjama pour l’estime de soi dans le but d’aider les jeunes filles à s’accepter telle qu’elles sont et leur prouver que chacune d’elle est belle à sa propre façon. Il suffit de croire en nous.
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