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Comme sur un nuage (écoutez le fichier audio du poème lu par son auteure: Comme sur Un Nuage
Je suis légère et la brise me porte
D’abord je flotte à la surface de la terre
J’effleure l’eau des ruisseaux
Je m’envole de plus en plus haut
Mes doigts s’agrippent aux cimes des arbres
Je tournoie parmi la lune et les nuages
Et me pose sur eux
Je m’allonge et m’enfonce de plus en plus
Puis je tombe en chute libre
La vitesse me coupe le souffle
Le ciel s’éloigne et les arbres me tendent leurs bras
Me voilà de nouveau face à toi
Inconscient de mon envolée
Causée par ton sourire
Et de la violence de ma chute
Provoquée par ta main qui m’a effleurée
Lorsque je suis à tes côtés
J’ai l’impression de m’envoler
Telle une chenille se transformant en papillon
Déployant ses ailes pour la première fois
Et je décolle vers un monde plus beau
Où le soleil et la lune se côtoient
Cette dernière assombrissant ce qui nous entoure
Mis à part toi qui semble briller
Resplendissant sous les rayons du soleil
Les inséparables
Nous vivons dans une bulle de Crystal diaphane
Invisibles aux plus communs des mortels
Isolés ensemble dans notre nid de luminescence
Nous n’éprouvons aucun besoin de nous nourrir
Nous n’éprouvons aucun besoin de nous abreuver
Nous n’éprouvons aucun besoin de dormir
À nous deux nous recréons le monde
Nous y établissons nos propres règles
Sans règles ni lois
Notre dictature prône la liberté
Libres de vivre à notre guise
Libres d’être
Nous puisons notre puissance à même notre amour
Notre force découle de l’union de nos esprits
Nous sommes maîtres de nos vies
Nos pensées s’entrecroisent
Nos corps s’entremêlent
Tels deux siamois inséparables et indissociables
Ne formant qu’un seul être
Meilleurs par la force des choses
Par la force de l’amour
Un amour indéniable
Un amour sans pareil
Notre amour
Amertume
Les jours se sont accumulés
les mois se sont écoulés
les années ont passé
et nous sommes toujours ensemble
entourés de petits êtres heureux
courant et riant autour de nous
nous qui ne sommes plus exactement nous
nous sommes désormais plutôt deux
deux êtres séparés ensemble
mais unis pour rendre les choses plus faciles
plus faciles pour eux
courant et riant autour de nous
ne se doutant pas que leurs parents se désagrègent
s’éloignant comme les pôles opposés d’un aimant
le négatif et le positif se repoussent
les contraires ne s’attirent plus
mais ils ne peuvent se permettre
une dissociation définitive
pas de dissociation définitive pour eux
courant et riant autour de nous
malgré la distance que le temps a causée
il n’y a aucun regret
un commencement heureux
une véritable histoire d’amour
de petits êtres heureux
courant et riant autour de nous
il n’y a que cette fin imminente
qui laissent un arrière-gout amer
Tonnerre
Le verre éclate et se brise
Créant une mosaïque de cristaux
Reflétant la colère et souffrance
Les cris se répercutent sur la surface des murs
Rebondissent sur l’humanité présente dans la pièce
Causant des cris et des pleurs
Le sillage de larmes laissé sur des joues sales
S’égoutte tranquillement sur le plancher
D’où en résulte une mer salée
Et de là miroitent des yeux brillants de jeunesse
Et où la supposée maturité crie sans cesse
Devant une audience d’enfants
Mûrissant plus vite que les autres
Malgré les supplications
Le verre continue à se briser
Les gorges déploient leurs cris
Et les mots continuent à faire mal
Une porte claque
Une voiture démarre
Et le son du vide est pire que les cris
Entre chaque coup de tonnerre
Un éclair scie le ciel en deux
Laissant présumer un autre coup de tonnerre
En attendant nous appréhendons la violence de la prochaine explosion
Le vide est donc pire que les cris
Car après le vide les cris reprendront
La fin
Après les cris et les coups-bas
Après les pleurs et la souffrance
Après les déchirures et les blessures
Arrive enfin la conclusion
La conclusion d’un couple et d’une famille
Deux êtres se croyant inséparables et indissociables
Deviennent deux êtres séparés
Voguant désormais sur un lac calme
Suite à l’océan déchaîné
Qui a démoli le navire et détruit des vies
Les deux êtres sont désormais en paix
La tempête s’est brusquement arrêtée
Lorsqu’ils en ont eu assez
Assez des cris et des pleurs
Assez des mots blessants
Assez de leurs petits yeux brillants suppliants
Assez c’est assez
Le silence est désormais définitif
C’est la fin d’un couple
Mais le début d’une nouvelle vie
Un renouveau difficile mais nécessaire
Pour eux qui couraient et qui riaient autour de nous
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