Let me tear your tears, mon Petit Héros, mon Puppeteer

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L’agréable senteur des bougies parfumées
Leur douce caresse de subtils picotis
Que leur fragrance de cannelle
Provoque dans votre gorge
You simply love it

Leur gentille lueur
Guidant votre main
Sur ce parchemin
Faisant valser votre plume
Sur ce labyrinthe de venin noir
Accélérant le tempo de vos mots
Décidant par quel chemin allait traverser
Votre bateau
Sera-t-il frappé
Par la foudre,
Alors que le brouhaha d’une bataille
Entre les vagues et l’orage
Fait rage?
Où naviguera-t-il
Tranquillement
Sous la douce flatterie d’une jolie brise
Et les clapotis
De sa légère nage?

Seul vous pouviez en décider ainsi

En tête-à-tête avec ce parchemin
Marquant ce dernier d’irréversibles entailles
Méticuleux faut-il être
Frénétiquement, lentement
Agressivement, doucement
Son destin est entre vos mains
Un trait dur, gros et franc
Ou un trait fin, raffiné et soigné?

Une pointe acérée marque le papier
Quoi que vous fassiez
Elle y pénètre ses crocs
Simple pantin
Elle achemine à son marionnettiste
Les satisfactions et fiertés
Les regrets et remords
Des actes qu’il est sur le point
Ou en train
De commettre
Déterminant son sort
Ce n’est pas elle qui est en tort
Délicat ou maladroit
Le marionnettiste par ses actions
Ses gestes et pulsions
Détermine le ton de sa pièce
Cette œuvre d’art
Qui peut vite tourner au cauchemar
Il ne suffit que d’un souci
D’une déveine de hasard
Ou d’un bref égarement à tort
Pour massacrer le papier peint
Le décaper, l’abraser, le déterger
Brûler le papier
Ce parchemin
Dans cette lourde chaleur
De cannelle enivrante
Cet écrit
Meurtri par les flammes
De ces agonisantes chandelles
Ne laissant place
À nulle guérison
Marquante leçon


Comme sur cette scène
Cette feuille aurait pu
Être berceau
De comédie
De farce
De drame
De mélodrame
De vaudeville
Ou de féerie
Mais vous venez de choisir
La tragédie


C’est en reprenant conscience
De vos membres et de vos sens
Des picotis de votre gorge endolorie
De vos mains qui tremblent
Recouvertes d’encre
Des couteaux lacérant votre gorge
Vous suppliant de l’abreuver
D’une simple gorgée
Alors que votre corps transforme
Les seules piètres réserves
De votre âme liquéfiée
Ces nuages pluvieux
En concentration saline
Venant assombrir d’amas tristes
Ces flaques de cendres friandes
Gisant sur votre sinistre bureau
En dépit de vos injures
Lyriques soubresauts

Crackle, crackle
Tic-toc, tic-toc
Crépite, crépite
Tic-tac, tic-tac

Aussi revient le sens de l’ouïe
Où les cliquetis du grand-père du temps
S’invitent à la fanfare réconfortante
De ces immersifs crépitements
Se baladant avec joie
Eux en compagnie
De votre émergeante mélancolie
Due à cette transcendante mélodie
Ce sublime Clair de Lune
Chef-d’œuvre par Debussy
Galopant sur ces Do et ces Si
Ondulant sur ces Fa et ces Ré
Ces Sol et ces Mi
Courant, grimpant, escaladant
Ces abrupts, fracassants crescendos
Dégringolant, tombant, chutant
De ces à-pics morendo
Tout en volant, nageant, planant
Flottant, se noyant
Dans ces intenses, tragiques sforzando

Cette apaisante réunion sensorielle
Vous accompagne dans la nuit
Seule mélodie pouvant abréger vos cris
Calmer ces hourvaris
Ces cris de minuit
Où ce malicieux subconscient
Prend sournoisement vie
À tire-d’aile, votre esprit
Engage cette symphonie
Afin de chasser les cris
Cette enveloppante balade
Du grandiose pianiste
Vous emporte à l’improviste
Brouillant les pistes
Les chemins et les liens
Au-delà de vos sens
Vous êtes en transe
Il vous amène ici et là
Vous fait divaguer
Sans nul choix
Sur ces multiples sentiers
Ces sans fin va-et-vient
D’idées éphémères
D’idées passagères


In puppeteer,
There is “tear”
Tears
Vous vous dites

Serait-ce pour cela
Que ces larmes interminables
Par la force de votre déception
De votre frustration
De votre dénigration
De votre intimidation
De votre destruction
Envers
Votre propre création
Coulaient sans arrêt
Chaque fois que vous tirez les ficelles
Chaque fois que vous tracez le chemin de votre pantin
Chaque fois que vous clouer les rideaux
Fermés, pour l’éternité
Avant même qu’un seul œil étranger n’ait y pu goûter?

Il est trop tard pour théoriser
Vous songez
Le train se remet soudain en marche

Dans marionnettiste,
Il y a Mario



Cette soudaine pensée
Songée déplacée
Saugrenue, impertinente, perturbante
Dissonante au moite brouillard
Ruisselant sur vos lunettes noyées
Grossièreté que votre conscience
Ne puisse s’arrêter de penser
Arrêter la roue de tourner
Empêcher de se former
Votre prochaine idée :

Dans marionnettiste
Figure le suffixe iste
Peut-être Mario était-il aussi un artiste?

Cette pensée
Cent fois plus incongrue
Mais de quel don sordide votre esprit
Fut-il victime pour recouvrir
D’une telle ignominie l’harmonie
De cette merveilleuse mélodie
Du grand Claude Debussy ?!


Votre regard se pose maintenant de nouveau
Sur les cendres de votre bateau
Qui par la marée noire teintée par l’eau
Fut chaviré, noyé, cramé
Qui fut par un geste spontané
Jugé
Jugé indigne de ce parchemin
Indigne de cette plume flétrie en vain
Indigne de la main de cet écrivain
Accusé à tort par ses remords…

À quelque part
Vous savez que l’hypothèse
De ce grossier jeu vidéo
N’a peut-être pas tout faux
Peut-être êtes-vous simplement
Coincé dans le passé
Ayant remonté le temps
Vivant à cette époque
Où les origines des aventures
De ce galactique héros
N’étaient que fléau
Pour ceux étant distraits facilement
Pour ces spontanés sans seconde pensée
Pour ces maladroits dans leurs choix
Pour ces indécis dans ce temps défini
Où une vie perdue était une fin absolue

Au fil des ans
Au rythme des cliquetis
De cette horloge grand-père
Ancienne, traversant le temps
La technologie évolua
Comme la technologie de l’art
L’art de la technologie
De la musique
De la danse
De la science
De la littérature
Du théâtre
Du théâtre tragique
Comme celui dramatique
Comme dans cette nouvelle ère
Où il est possible pour ce petit héros
De repartir à zéro
D’effacer un faux pas
Pour apprendre de lui à chaque fois
De reprendre sa plume
Et de croire en soi
Et c’est ce qu’il en sera
Pour vous
Luxe de votre prochain choix

Votre détermination
Maintenant en action
Ce rêve d’être à la hauteur
De ces grands auteurs
D’apprendre de vos erreurs
Prenez fermement cette plume écorchée
Tenant définitivement ce nouveau papier
Et commencez un nouveau, magnifique tracé


Le venin noir, à votre surprise
Vint soudain vous rendre visite


Vous ouvrez enfin les yeux
Lourds et froids et secs, picotant
Sans le confort de vos draps
Aux côtés de votre chat
Votre casque enveloppant votre ouïe
De cette fragile mélodie infinie
Claude Debussy?

Ces prodigieuses notes de minuit
Magnifique trésor de cette
Dark Academia playlist
Que vous aviez
La veille
Mise en play
Avant de commencer à rédiger
Ce médaillon doré de votre inspiration

Vous regardez votre feuille lignée
À peine déchirée
Vous hésitez
Mais décidez
De la recoller

Il n’était pas trop tôt
Pour reconnaitre la valeur de ces mots
Vos mots
Et ainsi devenir
Votre propre Petit Héros

 

~ Marie-Lune Arcand ~

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