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Depuis que je suis née, tu as été là dès les premiers instants, dès la première seconde de mon existence jusqu’à maintenant, tu as veillé sur moi. On doute toujours de toi, ne sachant si tu es vraiment là, là-haut, ou bien le fruit de notre imagination, mais sache que moi, je crois en toi, je crois qu’on finit par croire en toi lorsqu’on frôle la catastrophe, l’inévitable, la mort. Je ne suis pas nécessairement croyante et encore moins pratiquante, mais je sais que lorsque nous évitons le pire, ce n’est certainement pas dû au hasard de la vie.
Ce qui fait que je t’écris aujourd’hui, c’est que tu m’as sauvée plus d’une fois et je devais te remercier en espérant que tu seras encore là longtemps à me sauver. Tout a commencé, à ma naissance, où les médecins m’ont vite emmenée avec eux, sans que mes parents puissent me prendre dans leurs bras, le cordon ombilical étant la cause… Ensuite, un peu plus tard dans mon enfance, j’ai dû passer une semaine à l’hôpital, vomissant du sang, un déséquilibre du foie. Depuis maintenant un peu plus d’un an, j’ai la chance de pouvoir enfin avoir le volant entre mes mains, la liberté au bout des doigts, mais je remarque à quel point la rue est dangereuse : un détournement de regard, un appel, des lumières, une flaque d’eau, de la neige folle, des gens cons… Ces deux dernières années, j’ai connu beaucoup de gens autour de moi qui ont perdu la vie sur le siège de cet essentiel, et moi aussi, cet été j’ai failli y rester… Une gang d’amis, folie de soir, soir de brunante, chemin de garnotte, conduite délinquante, trois tonneaux, et un poteau qui ne voulut pas nous voir au fond du ravin.
Ce soir-là, j’ai vu ma vie défiler dans un tourbillon incontrôlable, impuissante face à mon destin et depuis tout ça, je sais à quel point la vie ne tient qu’à un fil, qu’elle peut défiler d’une seconde à l’autre. C’est en vivant tout ça que je me suis dit qu’il devait y avoir une raison au fait que je sois encore de ce monde, en bonne santé avec tous mes membres, et j’ai compris que c’était grâce à toi, toi mon ange gardien, merci.
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