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Il fait froid, les rues de Montréal sont « slusheuses » et il y a une faible neige en ce 7 février 2011, par contre, les gens qui attendent en file à côté du Centre Bell ne se plaignent pas. Non, ils se réchauffent à l’idée des « thousand suns » car ils vont voir le nouveau concert de Linkin Park.
La glace du Centre Bell arbore une scène simple, ce qui est normal pour un concert rock, avec un mur gris à l’arrière. Un écran géant est suspendu au-dessus de celle-ci affichant un message pour les spectateurs désireux de recevoir une copie gratuite du concert par Internet. On aime déjà.
En première partie, c’est un groupe britannique peu connu ici, « Does it Offend You, Yeah? » qui réchauffe la scène. Ils sont un choix judicieux puisque leur style techno avec un rythme entrainant rappelle très facilement celui du groupe principal. Le chanteur, James Rushent, est très énergique, sautant sur scène et chantant et jouant du synthétiseur. On n’attend rien de moins d’un groupe connu pour détruire ses instruments à la fin d’un concert ou pour sauter dans la foule.
Le groupe Pendulum est le prochain sur scène. Les six membres originaires d’Australie reçoivent un accueil assez chaleureux, malgré le fait qu’ils ne sont que la deuxième première partie. L’excitation de l’acte principal à venir sous peu est sûrement en cause. Encore une fois, ils ont un style electro rock et breakbeat qui rappelle certains morceaux de Linkin Park. Ce n’est pas seulement le rythme de leur musique qui est responsable de l’agitation de la foule. Rob Swire, le chanteur, est énergétique, encourage la foule à bouger, partageant son énergie.
Enfin, quelques minutes avant que les six membres du groupe Linkin Park montent sur scène, la foule l’appelle déjà, criant leur nom. Lorsqu’ils arrivent finalement, on peut comprendre parfaitement l’expression « c’est la folie furieuse ». La foule est en délire. Et elle a ses raisons.
Après avoir été au concert de Muse l’automne passé, je venais au concert de Linkin Park avec des attentes presque nulles. Rien n’était comparable à l’éclairage de Muse et encore moins une simple scène de concert banale. Je suis fan du groupe originaire de la Californie, mais c’était simplement inconcevable de faire mieux avec « si peu », sans la pyrotechnie spectaculaire dont j’avais déjà été témoin.
J’avais tort.
Linkin Park est connu pour prendre des risques, est connu pour être un groupe avant-gardiste, et cette réputation les suit définitivement sur la scène. De l’énergie, ils en ont à revendre et ils interagissent avec leur foule d’une manière que j’ai rarement vue.
Visuellement, c’est très beau aussi. Le DJ Joe Hahn chorégraphie les images pixélisées projetées sur les écrans avec le rythme de sa musique entre chaque chanson. Et de toute façon, l’attrait principal n’est pas la lumière, c’est la musique.
Les chanteurs en concert ont tendance à fausser, mais ce n’est pas le cas de Chester Bennington et Mike Shinoda. Non, malgré la nécessité de changer entre une mélodie plus douce et des cris sauvages, leurs voix restent justes et jamais agaçantes. Ils n’y a pas de moments où je me suis dit : « c’est mieux d’écouter la version de l’album que celle-ci ». Enfin, lorsqu’on croit que les deux doivent être épuisés, doivent être près de s’assoir à force de courir sur la scène, de sauter et d’encourager la foule, de chanter de tout leur cœur, ils se lancent dans la foule. Il n’y a aucune minute de répit durant ce concert.
Le groupe joue vingt-trois chansons en tout, combinant leur vieux matériel et leur nouveau. Mais ils ne font pas que le combiner, ils le tissent ensemble pour créer une tapisserie à l’image de leur nombreuses années de succès et leurs talents exceptionnels, autant sur la scène qu’en dehors.
Vivement le prochain concert!
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