Partager
Une pièce hors de l’ordinaire, adaptée et mise en scène par Hugo Bélanger, voilà comment décrire Münchhausen, les machineries de l’imaginaire. La troupe Tout à crac, comprenant Félix Beaulieu-Duchesneau, Eloi Cousineau, Valérie Descheneaux, David-Alexandre Després, Audrey Guédiguian et Philippe Robert, était la vedette de cette pièce. Un sujet peu habituel, tel que l’imaginaire, est présenté sous un angle nouveau. Le refus de s’abandonner à l’irréel est confronté et «Les sceptiques seront confon-dus» comme le disait si bien l’interprète du Baron de Münchhausen.
La pièce est une critique de la société en elle-même, évidemment, il y a quelques références à l’actualité, mais c’est surtout la remarque du manque d’imagination de nos jours. Les rêves sont barrés et oubliés, tout est très concentré sur « les choses importantes ». La pièce raconte l’histoire d’un théâtre familial nommé Galimard et fils qui est voué à se faire démolir, car il est considéré comme dangereux, mais la troupe qui y joue tient à le garder debout et continue de jouer des pièces telles que Münchhausen. La troupe se fait interrompre par le « vrai » baron qui entre derrière le public et c’est là que les aventures débutent. Aller sur la lune, voyager sur un boulet de canon et rencontrer des personnages hors du commun sont toutes des expériences que le baron et Sarah vivront ensemble et ce voyage commence lorsque la troupe se fait avaler par un monstre aquatique.
Cette pièce était très complexe, les décors étaient impressionnants et le travail derrière chaque effet a dû être très ardu. Plusieurs effets étaient créés avec les décors et plusieurs fois, le public est pris de court et se demande comment c’est possible. Les changements de lieux sont magnifiquement bien présentés et le public peut le savoir instantanément si la réalité est revenue ou l’imaginaire est toujours présent, parfois il ne suffit que d’un simple rideau rouge et la distinction est faite chez le spectateur.
Non seulement les décors étaient incroyables, mais les costumes aussi ont dû être tout un défi pour Véronic Denis, la conceptrice de ces derniers. Avec un total de 25 personnages, chacun avait son costume avec une caractéristique nous permettant de les distinguer, aucun n’était identique, à l’exception des deux cyclopes qui étaient évidemment pareils. Des robes originales semblant appartenir à une époque que je ne saurais identifier, un mélange de médiéval et d’imaginaire grâce aux couleurs et aux motifs étranges.
La pièce contient de tout, les acteurs font face à plusieurs situations cocasses et ils sont amenés à faire plusieurs choses. Parfois ils peuvent être sur scène pour un moment interminable avec des dialogues à ne plus finir, alors que d’autres fois, ils sont absents. Du chant, ils en font. De la danse? Ils en font. De la course? Ils en font. Voler? Même cela ils le font! Les acteurs ont fait un travail merveilleux, ils jouaient des sceptiques au début et leurs changements de croyances se voyaient dans leurs comportements. Ils étaient amenés à jouer plusieurs personnages pour certains et changer leur voix pour la cause, tous ces effets ont été réussis et ajoutaient beaucoup à la pièce.
Suivez-nousPartager