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Mary and Max est un film d’animation australien réalisé par Adam Elliot. Les mouvements des personnages, faits de pâte à modeler, sont photographiés image par image. Ce film a remporté le « Annecy Cristal » en juin 2009 au « Annecy International Animated Film Festival », et le prix du « Best Animated Feature Film » au « Asia Pacific Screen Awards » en novembre 2009.
Ce film d’animation raconte l’histoire d’une jeune australienne de huit ans, Mary, qui n’a pas d’amis et décide donc d’envoyer une lettre à une adresse qu’elle a trouvée dans un bottin téléphonique de New York. C’est Max Horowitz qui reçoit la lettre : un homme d’une quarantaine d’années atteint du Syndrome d’Asperger. Et là commencera leur correspondance qui durera tout le long du film et l’amitié naîtra.
Généralement, lorsqu’on entend film d’animation, on suppose immédiatement un film qui touche un public cible jeune à la saveur des contes de Disney, mais ce n’est pas le cas pour celui-ci. Mary and Max dépeint plutôt la misère humaine, la mère de Mary est alcoolique, le mari de Mary la quittera pour un autre homme, Max subira de nombreux traitements « chocs » pour soigner sa maladie, les jeunes à l’école riront de Mary à cause de sa tache de naissance sur son front, elle essaiera de se suicider vers la fin du film… Toutefois, ces problèmes sont toujours amenés d’une manière un peu ironique. Ce film dépeint de nombreuses réalités pas toujours roses, il les présente pourtant avec humour; on a presque envie de pleurer et de rire en même temps. On ne peut s’empêcher de ressentir une certaine pitié pour les deux personnages non seulement à cause de leur misère mais aussi pour leur incompréhension du monde qui les entoure. Malgré l’âge de Max, les deux ont une vision plutôt enfantine des réalités. Aux nombreuses questions de la jeune Mary qui essaie de comprendre le monde, Max, avec son esprit réaliste, lui donnera des réponses parfois rocambolesques mais toujours amusantes ce qui donne le souffle humoristique au film. La fin du film ne se limite pas au conventionnel « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Celle-ci est triste et presque tragique, mais en même temps, belle. C’est la réunion des deux amis qui, en finale, ne se seront jamais parlé face à face mais qui auront joué un rôle primordial dans la vie de l’autre. Ce sont des meilleurs amis, ils sont pour l’autre le seul ami.
De plus, la manière dont le film est présenté est également à noter. L’environnement de Mary est représenté en ton sépia alors que celui de Max est en noir et blanc, ce qui illustre bien la noirceur entourant la vie de ces deux personnages. Pourtant, on retrouve parfois des petits moments de bonheur ou de changement avec l’incrustation d’objets en rouge dans la scène comme le pompon rouge sur la kippa de Max ou la barrette rouge de Mary. De plus, la musique utilisée dans le film a un petit air entraînant et nous reste dans la tête.
Enfin, le fait que le film aborde le sujet des maladies mentales joue également un rôle important. Max est atteint du syndrome d’Asperger. Mary étudiera sur les troubles psychologiques et écrira un livre se basant sur le cas de Max, mentionnant le fait qu’elle espère pouvoir contribuer à éradiquer ce problème et soigner Max. Pourtant, Max ne veut pas être soigné et c’est là un message important. Max veut être accepté comme il est. C’est ce que les deux personnages cherchent d’une certaine manière à être acceptés comme ils sont.
Bref, avec, entre autres, ses figurines attachantes, ses thèmes sérieux mais amenés avec humour et sa qualité visuelle et sonore, Mary and Max est un film à voir!
ELLIOT Adam, Mary and Max, 2009, 92 min.
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