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Devant… Il y a des gens. Dans la rue, surtout.
Agités. Vont-ils s’arrêter ?
Comme l’asile, mais sans les fous.
Comme un enfant, sans son doudou.
Derrière, Montréal… Personne ?
Ils sont pressés. Savent-ils respirer ?
Même avec des verres fumés, j’y vois l’impatience qui frétille.
Même sans oreilles, j’entends le temps les pourchasser.
Tout le monde est stressé. Apprennent-ils à ramollir ?
Comme des pâtes chaudes dans le chaudron.
À gauche… Encore des gens.
Une intersection, deux intersections…. Puis trois, et quatre, et cinq…
Encore des gens, toujours des gens.
La lumière tourne au vert. La voiture est déjà dans mon derrière.
Coup de coude dans les côtes, orteils écrasé
s dans ma chaussure…
Impossible de bouger. Il faut avancer, foncer, percer.
Tout le monde, Montréal…
Comme les animaux. Suivez le troupeau, vous survivrez.
Ils sont énervés. Sauront-ils ralentir ?
À droite… Encore des gens.
Traverses de piétons, claquements de talons, bruits de klaxon…
Comme les parades qui font revivre les sourds.
Comme les fêtes qui font battre notre tambour.
Montréal… Enfin.
Votre ville.
L’orchestre… Des individus de population qui jouent sans harmonie.
La chanson… La voix du silence qui fredonne le même refrain.
Vous êtes tout le monde, et personne en même temps…
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