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Aléa
Une nouvelle semaine était souvent synonyme d’une nouvelle enquête pour les inspecteurs de l’unité spéciale de recherche des disparues. Lieutenant Reid s’affairait à lire la dernière page du dossier que son supérieur lui avait remis le matin même. Lui et son équipe, composée de quatre autres enquêteurs, allaient entamer la recherche d’une étudiante à l’université de Montréal disparue depuis maintenant plusieurs jours. Les enquêteurs Monique Caron, Julien Trudel, Philippe Picard et Alaric Rivest travaillaient ensemble depuis maintenant cinq ans dans cette unité spéciale. Ils avaient à leur actif plus de 100 cas de disparitions résolus que le résultat soit bon ou non, jamais ils ne perdaient espoir. Donc lorsque le lieutenant sortit de son bureau avec un dossier à la main, les quatre inspecteurs surent que la semaine n’allait pas être de tout repos.
– Comment ça s’est passé vendredi le procès où tu devais aller témoigner ? demanda le lieutenant.
Caron leva les yeux en direction du lieutenant et soupira.
– J’aurais aimé ça que ça se passe mieux disons.
Le lieutenant hocha de la tête et mit une photo sur le babillard qui occupe une place importante dans leur petit bureau.
-Voici le cas Romy Sinclair, disparue depuis un peu plus de 48 heures. Elle a 23 ans mesure 5 pi 6, elle a les cheveux bruns et les yeux bleus, elle a un tatouage d’un sablier avec un capteur de rêve sur l’épaule gauche et est étudiante en Affaires publiques et internationales à l’Université de Montréal. La dernière fois qu’elle a été vue, elle était avec des amies aux 3 Brasseurs sur la rue Saint-Denis. Elle est partie du bar vers minuit puis entre le bar et chez elle, elle a disparu. Faut dire que le bar est à cinq coins de rue de chez elle donc la personne qui l’a enlevée devait certainement la suivre. Ce sont ses amies qui l’on portée disparue après qu’elle ne se soit pas présentée à leur brunch hebdomadaire hier matin, ce qui est surprenant venant de sa part.
Les quatre enquêteurs qui prenaient des notes suivaient attentivement ce que leur supérieur disait.
Deux semaines plus tôt…
L’homme était assis au bar et observait la piste de danse où des corps recouverts d’une mince couche de sueur se frôlaient au rythme de la musique. Son pied tapait le tempo sur le barreau du banc où il était assis. Cela faisait longtemps qu’il n’était pas allé dans ce genre d’endroit, ça lui avait manqué. Il but la dernière gorgée de sa bouteille de bière avant d’en demander une autre au barman. Un peu plus loin, un rire attira son attention. Une jeune femme riait à quelque chose que le barman venait de lui dire. Il prit un instant pour observer la fille.
– Elle est vraiment belle. Se disait-il
Le temps sembla s’arrêter autour de lui pour un instant. Jamais il n’avait croisé le chemin de quelqu’un d’aussi… parfait. Il s’imaginait déjà dans un restaurant, mangeant un délicieux repas avec cette beauté. Mais il savait bien qu’il n’aurait jamais le courage de faire le premier pas.
Quelques jours plus tard, il croisa de nouveau cette fille du bar. Son cœur battait si fort qu’il crut qu’il allait lui sortir de la poitrine. Elle devait être sienne.
De retour au poste de police…
Alaric Rivest, 28 ans, mesurant 1 m 80, avait fini premier de sa promotion et en moins de deux ans il avait réussi à passer son examen pour devenir enquêteur haut la main. Le lieutenant Reid l’avait nommé chef d’équipe pour l’enquête de Romy Sinclair.
Alaric se leva avec le dossier à la main.
– Faudrait aller interroger ses parents pour en apprendre plus sur elle, sur sa routine, etc. Julien et Monique, vous allez voir les parents ensuite revenez ici pour qu’on fasse une mise à jour des infos.
Monique et Julien se levèrent, prirent leurs badges et leurs pistolets avant de quitter le bureau en route vers chez les Sinclair. Pendant ce temps-là, Alaric et Philippe reconstituèrent les dernières heures où on avait pu apercevoir Romy grâce aux informations que contenait le dossier.
Alaric soupira tout en regardant le babillard :
– Si son kidnappeur la suivait vraiment, comment elle ne s’en n’est jamais rendu compte ?
– Elle devait surement être stressée à cause de l’arrivée de sa semaine d’examen donc elle n’était peut-être pas attentive. Répondit Philippe.
– Ouais tu dois avoir raison. Je vais aller vérifier les dernières traces que son téléphone a laissées, voir si je ne trouverais pas quelque chose de nouveau.
Philippe hocha la tête et continua de lire les documents
Le jour de l’enlèvement…
Après des jours de planification, l’homme était à présent sûr que son plan allait connaitre un franc succès. Il avait observé avec beaucoup de minutie la routine de Romy. Il avait enfin appris son nom ! Il sourit en se remémorant le jour où il l’avait appris. Cela l’avait rendu tellement heureux. En apprenant son nom, il se sentait encore plus proche d’elle. Il savait qu’ils étaient faits l’un pour l’autre.
Il continua de scruter la porte du bar où il avait suivi Romy et ses amies quelques heures plutôt. Il attendait depuis un bon moment quand il l’a vit sortir ! C’était sa chance, il démarra la voiture et s’avança doucement vers elle, sa dulcinée. Elle était seule se rendant chez elle puis elle tourna dans une ruelle, un raccourci qu’elle prenait souvent. C’était maintenant ou jamais. Tout s’enchaîna rapidement, il sortit de sa voiture d’un pas franc, pistolet électrique à la main, dès qu’il fut près d’elle, il enfonça ce dit pistolet entre ses côtes. Il lui donna un choc qui eut effet de la paralyser et elle s’évanouit le temps de la ramener au coffre de sa voiture.
Il conduisit à toute allure vers chez lui. Son plan avait fonctionné ! Elle était à lui ! Une fois chez lui, il prit la jeune femme qui était toujours inconsciente dans ses bras et l’amena dans la chambre située dans son garage qu’il avait spécialement préparé pour elle. Il la déposa doucement sur le petit lit, lui injecta le cocktail de médicament qu’il lui avait concocté puis referma la porte en s’assurant de bien la verrouiller.
Au poste…
Les enquêteurs n’avaient toujours pas trouvé quelque chose de pertinent. Caron et Picard qui attendaient que la machine à café ait fini de couler dans la salle de repos commencèrent à parler de l’enquête.
– Ben voyons, on ne trouve vraiment rien ! dit Caron à Picard.-
– J’avoue ! Il n’y a tellement aucun indice que c’est à croire que le gars est dans police ! répondit-il.
Les deux s’arrêtèrent un moment, se regardèrent puis se mirent à rire face à l’absurdité de leur commentaire, prirent leur café puis retournèrent à leur enquête.
Un peu plus tard la même journée, Romy se réveilla étourdie par la drogue que son assaillant lui avait donnée. Elle n’était définitivement pas chez elle. La pièce était sombre et sentait le bois humide. Elle essaya de se lever, mais ses jambes étaient aussi molles que du Jell-O. Elle se mit à pleurer. Qui avait bien pu vouloir l’enlever ?
– « ’HELLLLLLP “’ ! Allo ?! Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Chui où ?!?! cria-t-elle.
Elle entendait des pas et voyait de l’ombre de l’autre côté de la porte. Elle survola la pièce du regard une autre fois pour voir s’il y avait une issue, mais il n’y en avait aucune. Maintenant que ses jambes semblèrent plus solides, elle alla à la porte et commença à donner de grands coups dedans pour attirer l’attention de la personne derrière. Elle soupira quand elle n’eut aucune réponse, Romy retourna donc s’asseoir sur le lit. Tout à coup, elle entendit un bruit de serrure puis la poignée bougea. Elle retint son souffle quand la porte s’ouvrit lentement. Un homme inconnu entra. Mais qui était-il ? Elle observait le moindre de ses mouvements.
– T’ES QUI TOÉ TABARNAK ? demanda-t-elle avec un tremblement dans sa voix.
L’homme l’ignora et déposa le plateau qu’il avait dans les mains sur la petite table au centre de la pièce puis il s’assit sur une des deux chaises et commença à manger un des sandwiches du plateau. Elle l’observait. Enragée, Romy se leva puis rendue à la table elle prit un sandwich et dit :
– Est-ce que tu vas me répondre ? Elle lui lança le sandwich en plein visage.
L’homme toujours très calme prit une serviette en papier, s’essuya le visage puis leva légèrement la tête vers Romy.
– Bonjour Romy, mon nom ? Mon nom est Alaric. Bienvenue chez toi !
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