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La pandémie m’a imposé deux ans sans voyager. Faire le tour du monde m’a manqué plus que je croyais. C’était comme un dur sevrage. C’est à ce moment que je me suis demandé pourquoi j’ai ce besoin vital de voyager.
J’ai toujours eu peur de l’inconnu. Même celui que la plupart des gens ne remarquent pas. Par exemple, de ne pas savoir si, en entrant dans le magasin, je dois pousser ou tirer la porte. Pourtant, en voyage, l’inconnu est ce qui me nourrit.
Lorsque j’étais dans le ventre de ma mère, je ne savais pas où je n’aboutirais ni avec qui. Heureusement, j’ai suivi l’inconnu et j’ai vu la vie. Quand je voyage, j’ai ce sentiment de voir la vie. Plein de vies.
J’ai l’impression qu’un grand nombre de jeunes s’envolent pour virer une brosse sur le bord de la piscine d’un tout inclus. Cependant, ce n’est pas pour moi. Les destinations qui m’enchantent le plus sont les petits villages au bord de la mer. Là où les habitants dansent au gré de la musique locale. Là où je peux prendre de longues marches sur la plage à la recherche de nouvelles dents de requins pour accroitre ma collection.
Je deviens souvent touriste pour les bienfaits infinis que ça me procure. Je développe, entre autres, mon ouverture d’esprit, ma capacité d’adaptation, mon estime personnelle, ma patience, ma fierté, mon autonomie et, aussi quétaine que ça en a l’air, mon bonheur.
Il n’est pas nécessaire de connaitre dix langues pour mimer ni surtout pour sourire aux gens qui parlent de toutes les couleurs. Je les apprends en immersion, tout comme j’apprends différentes cultures et de nouvelles histoires.
Malgré le coût de la vie assez élevé et la conciliation travail-étude, je ne vois pas le voyage comme une dépense. C’est un investissement qui rend mon cœur plus riche. Ça vaut le coup et ça vaut le coût pour comprendre la nuance dans exister et vivre.
La nature m’offre des paysages dignes de cartes postales. Les détours m’offrent des rencontres inoubliables.
Je dévore la diversité en parcourant l’immensité de la terre dans la vie qui peut être courte.
Les enfants au Nicaragua qui s’émerveillaient devant un petit caillou m’ont émue. C’était beau. Je suis reconnaissante. J’ai désormais conscience de ce que je tiens pour acquis. Je dédramatise certaines situations pour apprécier d’autres détails. Chez moi comme en périple, j’imprime chaque seconde de ma vie dans mon âme.
Je voyage pour ne jamais dire j’aurais donc dû…
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