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L’amour qu’on chasse
L’amour se fait chercher, désirer et parfois, l’amour se fait attraper! L’amour ne manque
pas d’amour en tout cas, tout le monde en veut! Que ce soit n’importe où, il est
demandé. Si quelqu’un ne réussit pas à en avoir, ça peut le rendre complètement fou!
L’amour doit rire de nous, lorsqu’on cherche partout comme des désespérés afin de le
dénicher, mais qu’il est trop bien caché. Du fond de sa cachette, il nous observe nous
démener. Il n’est pas gêné de nous torturer cet amour, quelle cruauté! Mon cœur, moi,
c’est un coeurisé… Il y a un trou dedans et c’est très béant. Il faudra troucotté ça parce
que l’amour qu’il contenait s’est tout simplement envolé. J’essaie d’ailleurs toujours de
le retrouver… Peut-être un jour, qui sait? Il paraît que pour aimer, il faut l’avoir été…
Pourtant, plusieurs personnes m’en on donné, mais j’arrive à comprendre ceux qui en
on manqué. Sans amour, on se sent comme un cheveux qui se fait arracher et qui
tombe sans importance sur le plancher ou encore, comme une gorgée d’eau laissée dans
la tasse, qui se fait ensuite jeter dans l’évier.
Quand mon sourire s’efface
Une affliction et je suis affligée
Je laisse alors, les flots me submerger
Comme un poisson attristé
Qui dans ses larmes, essaie de nager
Je devrais essayer de les contrôler
Mais je les laisse se déverser
Parce que mes yeux ne sont pas bien clôturés
Torrents beaucoup trop agités
Provenant probablement de la mer salée
Comment faire pour vous arrêter?
Vous vous répandez jusqu’au plancher
Une flaque est en train de se former
Au secours! Je ne veux pas me noyer!
Bon ok! La moppe je vais aller la chercher!
Lorsque mes pensées m’agacent
Mes pensées sont dictatrices
Je ne suis qu’un pion
Qu’une marionnette
Qu’une esclave
Elles me ficellent
M’attachent bien serrées
Pour ne pas que je puisse m’échapper
Elles me tiennent dans leurs griffes
Elles me terrorisent de leurs idées folles
Ce n’est pas moi c’est elles
Quand je parle c’est elles
Si vous n’aimez pas ce que je dis, ce que je fais
Ne me blâmez pas
Maintenant vous savez que ce n’est pas moi
L’inspiration ne reste pas en place
L’inspiration aime dévoiler ses secrets
On commence par l’apprivoiser
Et il nous sort tout plein d’idées
Mais quand l’inspiration est partie
Je me mets à chercher
Je cherche partout
Dans mon crâne
Ma cervelle
Mon cerveau
Je cherche des mots
Qui doivent être beaux
Des mots qui parlent et qui riment
Des mots qui chantent et qui raniment
J’en cherche tant que je m’en mords les doigts
Je me ronge la peau
Ça fait un peu cannibale
Ark! Je ne suis pas comme ça
C’est le stress, c’est tu ça?
Je voudrais que réussit ce soit
Et que tout le monde aime ça
Je pense longuement, longtemps
Attention!
Il ne faut pas choquer
Il ne faut pas faire pleurer
Écrire, effacer
Comment atteindre la perfection?
Les gens sont durs à satisfaire.
La musique se déplace
Je laisse la musique se promener
Un air qui m’enchante
Une voix pour moi qui chante
C’est une histoire qui va commencer
Et moi je ne fais pas que l’imaginer
Partout dans moi, elle se faufile
À la vitesse des nuages, elle file
Et passant par tous les recoins,
Elle me frappe comme un train
Je laisse la musique se promener
La mélodie est rythmique
Chaque son je décortique
C’est doux ou brutal
Des émotions qui m’emballent
Ça me fait chanceler
Et je commence à danser
Elle m’emmène dans sa ribambelle
Et m’étourdie comme un carrousel
Mon être, elle explore
Afin d’envahir, tout mon corps
J’ai laissé la musique se promener
Déprime vorace
On veut assaisonner notre vie
Comme on assaisonne le poulet
Parfois, de bonne humeur, on rit
Parfois on est soupe au lait
On ne goûte plus rien
Alors on se met
À vouloir du sucré
Ou du salé
Plus qu’il n’en devrait
Saupoudrer jusqu’à tout vider
Il n’y en a jamais assez
Pour être enfin satisfait
De l’adrénaline, on en voudrait
Dans ce cas, des saveurs épicées on essaie
Pincée de poivre,
Pour que notre langue soit brûlée
Piment fort,
Pour que notre bouche soit enflammée
Quel pyromane on fait!
Du ketchup et de la mayo
Pour nos frites et nos chiens-chauds
Liquide rempli de poison ou de gras
Qui dans notre sang se promènera
Un peu de vinaigre
Et l’action se déroule
Trop de vinaigre
Et tout s’écroule
En tout cas, le chef cuisinier
Il sait bien comment nous faire saliver.
La nourriture n’est pas très loquace
En cage dans la noirceur, ils ont peur
Ou sur une étagère, dans la misère
On dépense pour eux
Pour en faire ce que l’on veut
On les délivre de leur torpeur
De cette boîte,
Cette canne
Ou ce contenant
On les déprend
Mais cette éphémère liberté
Est vite oubliée
Lorsqu’on se met à les torturer
Quand toutes ces horreurs sont achevées
On les mange avec avidité
Par chance qu’ils ne savent pas parler
Sinon, on les entendrait hurler
L’intimidateur rapace
Je m’amuse à repérer
Tous ceux qui ont trop de bonté
Et quand j’ai besoin de me défouler
Je vais les humilier
Leur petit sourire naïf
Je leur arrache
Parce que pour moi
C’est une vraie tache
Tu me tapes sur les nerfs
Je veux te rabaisser
J’imagine que, durant la guerre
Le soir je rêve que j’ai une épée
Et que grâce à elle,
Ton cœur, je peux le percer
Dans Game of Thrones, tu sais
Je serais Joffrey
Je vais m’éclater
Si tu dégringoles des escaliers
Et si jamais tu te suicidais
Je ne crois pas que je m’ennuierais
L’amas de population fugace
Qu’est-ce que je vois?
Je vois un amas de population.
Toute cette population grouille
Comme le font les vers
Quelques-uns fouillent dans les poubelles
Pour se dénicher un déjeuner, un dîner
Et peut-être même un souper
Les autres, eux, vont à leur bureau
Taper sur les claviers
Afin de se renflouer
Et moi je suis toujours là, figée
Entre ces deux extrémités
Je ne sais pas comment bouger,
Si je fais un pas,
Je me fais bousculer
Ils me foncent dedans
Quels énervés!
Je décide donc que la solution
Est de leur ressembler
Pour ne plus être blessée
Je les observe
Et ça n’a pas l’air trop compliqué
Lever une jambe
Et descendre un bras
Descendre une jambe
Et lever l’autre bras
Je les imite
Et deviens une copie conforme
De leur marche répétitive
J’aperçois soudain
Au travers de l’essaim
Une personne qui ne bouge pas
Comme je faisais au départ
Mais il est trop tard
Je ne peux aller la voir
Je dois faire comme tout le monde
Je dois faire partie de l’amas de population.
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