Récit de vie

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Salut l’ancienne cohorte Arts et lettres!

Directement à la fin du cégep, ma vie a pris un tout autre détour que celui auquel je m’attendais. À 20 ans à peine, j’ai voulu explorer quelques autres pays à travers le monde avant de m’installer pour de bon dans une petite maison de la campagne, au Québec. C’est ainsi que j’ai parcouru les États-Unis, descendant jusqu’au Mexique, pour finalement m’exiler quelques années en Europe, seul un sac à dos comme accompagnateur dans mon aventure.

J’y ai fait plusieurs rencontres et me suis liée d’amitié avec une poignée d’entre eux, qui ont bien voulu m’héberger pour quelques temps. Malgré les apparences, je n’ai pas chômé côté travail. Écrivant à propos des habitudes de vie et des coutumes de chaque pays visité, j’ai pu écrire une dizaine de romans où des gens de toutes les races figurent. De plus, je traînais toujours avec moi une caméra pour prendre des photos et des vidéos de ce qui me semblait le plus extraordinaire sur mon passage.

Vers la trentaine, une vive envie de calme et de sécurité m’a envahie. En arrivant dans l’aéroport direction Québec, mon avion était en retard. Je me suis donc assise avec un livre dans les mains, cadeau qu’un de mes amis m’avait offert avant mon départ vers l’Amérique. C’est alors qu’un homme s’est assis à mes côtés. Fatiguée, il me fallut quelques temps avant de réaliser qu’il s’agissait d’un Québécois que j’avais rencontré durant mon vol entre Mexique et Paris. Il fut étrange de le revoir, mais encore plus de comprendre qu’il prenait le même avion que moi. Comme si la décennie que nous avions passée chacun de notre côté n’avait jamais existée.

C’est avec cet homme que j’ai vécu le restant de ma vie en campagne. Nous avons eu deux petites filles ensemble. Il a été l’homme le plus responsable et aimant que j’aie rencontré dans ma vie. Grâce à lui, j’ai réussi à avoir un atelier, où j’ai dessiné et écrit jusqu’à ma retraite. Nous avons pu faire plusieurs expositionss de mes œuvres qui, au final, étaient là grâce à lui.

Arrivée à nos cinquante-cinq et cinquante-neuf ans respectifs, il a eu un cancer et est décédé. C’est après cet évènement que j’ai décidé de faire une dernière exposition qui parlait de lui d’une manière plus qu’indirecte, cette fois-ci.

Aujourd’hui âgée de soixante-sept ans, je peux dire que je suis heureuse de la vie que j’ai menée jusqu’ici dans son entièreté.

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