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« Mouche-toi comme une fille, Lysanne», m’a-t-on dit. Parce que j’étais enrhumée et voulais pouvoir respirer par mon nez. Parce que je me mouche normalement. Jusqu’où vont ces foutus stéréotypes?!!
J’ai toujours été un garçon manqué. La mode n’a jamais été mon fort, le rose non plus, les princesses me donnent envie de vomir, les barbies m’ont toujours énervée, je ne me maquille que lorsqu’il y a des événements ou pour faire du cosplay (et mes costumes sont la plupart du temps des garçons) , je déteste magasiner, je ne porte pas de jupe et j’aime la musique rock et le métal. Suis-je pour autant une extraterrestre? Non, je ne corresponds juste pas aux stéréotypes que la société tente d’imposer aux filles. J’ai toujours été comme cela. Ma famille m’offrait des barbies pour mon anniversaire ou Noël, et elles finissaient dans le fond du placard ou la tête arrachée. J’adorais ma piste de course automobile avec les p’tites autos, par contre. Et jouer avec des transformers. J’adorais les émissions japonaises de combats et d’action (ce que j’avoue aimer encore mais avec des séries et des bandes-dessinées plus matures). Les films romantiques et Twilight (toilette, quant à moi) m’ont toujours ennuyée. Les magazines à potins? Beurk, c’est quoi ces photos photoshoppées complexant les filles?
Parlant de complexes, je n’ai jamais suivi de régime (je fais partie des 20% de filles dans ce cas), j’assume le fait que j’ai un corps très bâti pour une fille, même si je plaisante un peu là-dessus. Je bouge, je m’entraine, je n’ai pas peur d’aller dans la section poids, je m’en fous qu’un gars me regarde et tente de faire le macho. Je n’ai pas peur. Pis quand je me mouche, je me mouche pour que ça sorte, je me fiche que ce ne soit pas chic. Comme je ne porte pas de jupe, je m’en fiche d’avoir les jambes écartées ou non quand je m’assois. Je ne prends pas six heures pour me coiffer le matin, juste trente secondes à peine. Je suis directe et je déteste montrer mes émotions en public.
Pourtant, je suis considérée comme une extraterrestre dans mon milieu, une déception pour certains, même. Parce que ces stéréotypes sexistes ne s’appliquent pas à moi. Je n’ose même pas imaginer ce qu’un garçon doit ressentir comme pression. La pression d’être un dur, sportif… alors que la plupart sont sensibles. J’en connais même qui adorent la coiffure et le maquillage et s’amusent à styler leur blonde (car oui, aimer ça ne veut pas nécessairement dire qu’il est gay, pis même si il l’est, ça change quoi? On est au 21eme siècle, il peut adopter pis se marier).
Un message à ceux qui savent ce que c’est : ne vous laissez pas abattre, vous sortez du troupeau de moutons qu’est la société. Les gens qui vous disent ça ne comprennent juste pas, parfois, ils disent qu’ils veulent votre bien. Pour eux, c’est ce qu’ils croient. Ignorez cela et restez vous-mêmes.
Quant à vous, personnes qui ne pensez qu’à bien agir : arrêtez. Si vous voyez que votre sœur ou votre fille de quatre ans veut jouer avec des robots et des voitures, laissez-la faire. Votre fils veut vous maquiller (ou même se maquiller?)? Laissez-le faire, qu’est-ce que ça fait? Il s’amuse! Laissez-les être qui ils sont, c’est ça, leur faire du bien. La pression sociale est le pire ennemi pour l’avancement personnel, car elle ne nous permet pas de nous développer selon notre personne mais bien selon les autres, et les autres, ce ne sont pas nous. Et s’il-vous-plait : ne critiquez plus jamais la façon de se moucher de quelqu’un!
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