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La journée se meurt et c’est enfin l’heure
Où la noctambule s’extirpe de sa torpeur
Son sommeil éthylique s’estompe peu à peu
Grâce à un remède psychotoxique
Son regard est vide et sa vie insipide
Petite noirceur qui célèbre ses propres obsèques
Elle quitte son grabat en faisant quelque pas
Comme un pantin désarticulé
De son petit écrin elle tire un pendentif
Un pentacle qui oscille tel un pendule païen
Symbole incarnant l’hérésie héréditaire
Qui se balance à la potence de son cou
Elle se talque le visage d’un friable camouflage
Convaincue que sa beauté n’est qu’un vulgaire fardage
Les railleries de sa raison laissent dans son esprit
Comme un léger arrière-goût de plomb
Ses yeux sont une lucarne par laquelle son âme
Observe impuissamment un spectacle profane
État réaliste de déréalisation
Et démesure d’abnégation
Cette piqûre est la clé pour traverser la claie
Qui sépare le réel de l’éther éternel
Elle voyage dans les astres diffus et stellaires
Mais son fil d’argent a été coupé
Sous ces sombres nuages qui sont d’obscurs présages
Elle retient une nausée qui déforme son visage
Elle marche seule en marmonnant un soliloque
D’élucubrations équivoques
Sous cette pluie battante, frigorifiée, elle se cambre ni
Sa névrose fait frémir les gerçures de ses lèvres
Belliqueuse et violente, les genoux dans la fange
Elle fustige l’asphalte jusqu’à briser ses phalanges
Et elle rit, elle danse, elle joue, elle chante, elle court, elle marche, elle rampe, elle gît, elle meurt…
Et elle flotte avec les mânes.
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