TEXTES DES GAGNANT.E.S DU CONCOURS D’ÉCRITURE ALC 2016-17 CATÉGORIE SECONDAIRES 4-5

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Les gagnants de la deuxième édition du concours d’écriture du programme Arts, lettres et communications : 1e rangée (avant), de gauche à droite: Gaëlle Vandal, Frédérique Bacon, Jasmine Carpentier, Élizabeth Hayes. Sur la 2e rangée (arrière), de gauche à droite : Bryan Perreault, président d’honneur, Simon Racine, Thomas Harnois, Alexandrine L’Heureux, Jade Frappier, Paul Dallaire, responsable du concours ALC.

TEXTES DES GAGNANT.E.S DU CONCOURS D’ÉCRITURE ALC 2016-17

CATÉGORIE SECONDAIRES 4-5

PREMIER PRIX:

Commentaire du jury:

Bravo pour le point de vue narratif audacieux et original.  Ce texte est rempli de délicatesse et de finesse.  On y retrouve une grande sensibilité qui touche le lecteur

 ALEXANDRINE L’HEUREUX
sec. 5, Séminaire Sainte-Marie; enseignante: Hélène Bergeron

LE MIROIR

Je suis un miroir. Un simple, banal miroir au cadre argenté. Or, comme plusieurs éléments de notre existence, ce qui compte vraiment se trouve à l’intérieur. Je suis ce que je reflète. Je me transforme selon mes alentours et deviens ce qui se trouve devant moi. Je ne suis pas jeune, loin de là. J’ai donc eu à de nombreuses reprises l’occasion de découvrir et d’être.

Ainsi, je devins une chambre, un mur coloré, puis délavé. Je me transformai en l’intérieur d’un carton de déménagement et une pièce à grandes fenêtres, une rue enneigée, le banc arrière usé d’une voiture d’occasion ainsi que la chambre rose bonbon d’une toute petite fille.

Je grandis avec elle, devenant le gardien de sa collection d’autocollants, sa toile improvisée et le veilleur de ses nuits. De chambre d’enfant, je me changeai en une chambre d’adolescente. Les photos d’amis remplacèrent les gommettes scintillantes tandis que mes murs se couvraient peu à peu de grandes affiches de papier glacé. Je devins un confident, spectateur d’insécurités et d’angoisses. J’assistai aux victoires comme aux défaites, à la joie et à la tristesse, aux bons et aux mauvais moments.

Au-delà de l’aspect matériel, je me transformai en l’émotion. Ainsi, je fus un temps l’innocence, la créativité et la joie pure que seule une enfant peut irradier, puis l’assurance d’une jeune fille se lançant tête première dans la vie. Je constituai la satisfaction devant les réussites et le bonheur des premières amours. Je devins également le doute face à l’inconnu de la grande école, les soucis de l’avenir incertain, la déception et la haine. Déception et haine dirigées envers ce que j’étais, ce que je reflétais. Ce qu’elle était. Ce sentiment entraîna un puissant désir de changement, je le savais, je changeais en même temps, commençant par les photos qui remplacèrent celles que je gardais depuis si longtemps. Les autres changements furent progressifs, mais bien présents: l’être froid qui se tenait devant moi, n’avait plus rien de la douce enfant que j’avais connue et été. Ses joues, autrefois rondes et rosées, étaient désormais creuses et blêmes. Son regard glacial dissimulait l’étincelle de rire bien enfouie au plus profond d’elle-même. Plus rien ne concordait; l’extérieur ne reflétait plus l’intérieur. Malgré le changement, la déception et la haine demeurèrent, devenant colère. Je fus le placard pendant un temps. La poussière s’accumula.

Lorsqu’enfin s’ouvrit la porte, se déroula la plus grande des épreuves: celle de se retrouver. Je fus larmes, tristesse et désespoir, mais aussi détermination, persévérance et courage. Redevenir soi-même constitua un long processus qui, toutefois, en valut fortement le coup. En effet, chaque matin depuis maintenant vingt-trois ans, je deviens un sourire rayonnant qui a le pouvoir d’illuminer la journée de chaque personne croisant son chemin.

 

DEUXIÈME PRIX

Commentaire du jury:

Bravo pour l’atmosphère apocalyptique de ce texte.  Le vocabulaire simple et précis, comme un scalpel, entraine le lecteur au cœur de l’action et au cœur des émotions des personnages. 

 THOMAS HARNOIS
sec. 4, Séminaire Sainte-Marie; enseignante: Hélène Bergeron

LA VIE

20 octobre 2064

Je ne crois pas que maman tiendra un voyage de plus; notre dernier déplacement a fait empirer son état. De plus, notre réserve de sérum commence à s’amenuiser et il est hors de question de tenter une expédition en ville pour aller en chercher. Mais papa refuse de se laisser prendre par l’Ange même si cela le poussait à tuer maman. De son côté, Vincent continue à perdre graduellement la vue à cause de cet horrible liquide noir visqueux qu’un des mentas lui a lancé au visage. Je peux lire sur leur visage de la peur mélangée à de la tristesse, mais aussi un soupçon de détermination.

21 octobre 2064

Après des mois de combat, maman a fini par rendre l’âme après avoir donné naissance au premier enfant naturel né sur cette terre depuis plus de 300 ans. Malheureusement, elle n’a pas survécu et à sa mort, son collier s’est activé, ce qui a créé la corde noire entre elle et l’Ange. Dans moins d’une heure, il sera là pour prendre le corps de maman et la transformer en un des ses esclaves. Et nous, nous devrons avoir quitté l’abri au moment où il arrivera, car sinon, il nous transformera tous et tuera le bébé pour maintenir son contrôle sur l’humanité.

23 octobre 2064

Après deux jours de marche sans nous arrêter, nous avons enfin trouvé un endroit pour nous installer, une petite maison de pêcheur. Papa a réussi à installer le bébé dans un tube de transport, ça lui permettra aussi de tenter de le cacher des rayons du soleil gris qui lui brûlerait la peau encore trop sensible. Mais au moins, le tube le nourrit un peu comme un cordon ombilical, car nous, de notre côté, la nourriture se fait extrêmement rare et plus le temps avance, plus on s’affaiblit.

25 octobre 2064

Ce matin, Vincent a perdu la vue et ses yeux sont tombés. Plus tard dans la journée, il est disparu après être sorti quelques instants dehors. Je crains que l’Ange nous ait retrouvés, mais papa est devenu trop faible pour un autre voyage. Je crains que la fin de notre peuple approche et que bientôt, il en sera fini de nous.

26 octobre 2064

Ce sont probablement les derniers mots que j’écris de ma vie. Au début de la journée, tout semblait normal, mais nous avons entendu une sirène qui, au début, semblait sans intérêt, mais qui est graduellement devenue menaçante. Et puis, la porte a volé en éclats et je l’ai vu, l’Ange flottant un peu au-dessus du sol avec son visage recouvert de tatouages tribaux noirs qui bougent avec ses quatre cordes noires partant de son dos pour se rendre aux colliers de ses soldats en état de décomposition avancée. Puis, deux cordes sont sorties de derrière lui et ont attrapé papa par la tête et par une jambe et l’ont écartelé jusqu’à ce qu’il se sectionne en deux en répandant ses restes partout dans la petite maison. Au moment où j’écris ceci, je suis caché dans une armoire avec le bébé et j’entends leurs pas se rapprocher. Je ne sais pas quand ils vont nous trouver, mais ce journal sera la preuve que nous n’avons jamais abandonné l’avenir de l’humanité…

 

TROISIÈME PRIX

Commentaire du jury :

Bravo pour la construction de ce texte.  L’auteur éparpille judicieusement les indices qui mènent le lecteur à une finale à la fois belle et douloureuse.

Attention, cœurs sensibles, cette lecture ne laisse personne indifférent.

 GAËLLE VANDAL
sec. 4, École secondaire Du Rocher; enseignante: Dominique-Sophie Légaré

JE T’ATTENDRAI

Assis, tranquille et toujours en attente de sa visite, je continue à écouter les voix de ceux qui se rejoignent pour discuter. On a tous besoin de se confier à ses proches de temps à autre. Ces jours-ci, surtout, j’ai besoin de me confier, car j’aurais tant besoin d’elle, mais elle ne vient jamais à ma rencontre. Les gens que j’aime doivent donc être là pour me recentrer, mais ce soir, personne n’est encore arrivé. Je ne fais qu’écouter le va-et-vient incessant autour de moi. Certains s’apitoient sur leur sort en s’imaginant le pire, tandis que d’autres restent positifs et gardent espoir que la vie sera belle. J’apprécie cette diversité. Juste en les observant, je reconnais que tous sont uniques; mais moi, je la veux elle et elle n’y est pas.

L’amour est parfois compliqué. Sans savoir pourquoi, certaines personnes en aiment d’autres qui ne les aiment pas en retour. Attendre quelqu’un toute sa vie, c’est long, mais ne pas avoir de but dans la vie, je crois que c’est tout aussi long. J’aime ce type de comparaison, car elles me permettent de dédramatiser ce que je vis, ne serait-ce que quelques secondes. J’imagine que c’est un peu ce que je fais: l’attendre. J’ose l’imaginer accueillante et souriante. Je la vois comme le bonheur pur. Une fois dans ses bras, je crois que je pourrai enfin affirmer que j’ai trouvé la joie, la liberté et peut-être même, j’espère, l’amour. C’est un peu le but de ma vie à moi. Si je me trouve dans cette situation, à l’attendre, elle, ce doit être parce que c’est elle qui m’apportera mieux que ce que j’ai déjà.

Au début, lorsque j’ai entendu parler d’elle, je la trouvais vraiment comme inaccessible. Je croyais être trop jeune et trop petit pour elle. Cependant, je commence à croire que je peux m’en approcher. Jamais, toutefois, je ne la vois faire les premiers pas. J’aimerais tant parfois. Même si en tant qu’homme, on dit que je devrais les faire, les fameux premiers pas, j’ai souvent la trouille ou je n’en ai tout simplement pas envie. Je crois qu’un humain doit rester fort, mais qu’il a aussi droit à des faiblesses, et les miennes se révèlent surtout face à elle. Elle m’impressionne tant! Je ne saurais que dire de plus, à part que j’en ai quasiment peur. Bien sûr, je ne crois pas qu’elle veuille me faire du mal, mais ne la connaissant pas personnellement, je préfère rester sur mes gardes. Par contre, si elle m’approche, j’irai avec elle sans la moindre hésitation. J’attends donc toujours la meilleure opportunité. J’ai si hâte de la rencontrer! elle m’obsède à un tel point…

J’ai toujours eu peur de l’inconnu. Je n’aime pas ne pas savoir à quoi m’attendre. J’ai 15 ans, je suis plutôt jeune. Les rêves d’un garçon de mon âge sont généralement de conduire sa propre voiture, avoir une tonne d’amis pour aller faire de la planche à roulettes et être le plus populaire de l’école, mais moi, au point où j’en suis, avec une leucémie en phase terminale, je n’ai qu’un seul et plus grand rêve: que la mort vienne me chercher. Je la crains depuis que je me sais malade mais, depuis quelques jours, cloué à mon lit d’hôpital, sans aucun espoir de m’en sortir, je l’attends plutôt impatiemment. Je ne veux plus attendre. Je ne veux plus souffrir. Je ne veux plus de la pitié des gens dans leur regard. Je veux la rencontrer, elle, pour une première et dernière fois. Je veux simplement mourir.

 

PREMIÈRE MENTION SPÉCIALE

Commentaire du jury :

La force de cette histoire est de réunir l’innocence et la candeur de l’enfance à toutes les peurs qui s’y vivent et qui hantent notre imagination.

Bravo également pour la richesse du vocabulaire.

 ÉLIZABETH HAYES
sec. 4, Séminaire Sainte-Marie; enseignante: Hélène Bergeron

LES BALLERINES ROUGES

L’histoire que je m’apprête à vous raconter, malgré son invraisemblance, est bien vraie, je vous assure. J’ai moi-même eu peine à croire à ce récit. Ne nous attardons pas à ces détails insignifiants, après tout, vous ne pourrez juger de la véracité de ce conte qu’après l’avoir lu…

Alors, tout cela commença par des ballerines, de petites ballerines rouges avec une jolie boucle au bout de chacune. Elles appartenaient à Marianne Bordeleau, une charmante petite fille aux cheveux d’un blond doré comme le blé et à la peau pâle et immaculée. Elle les avait reçues pour son sixième anniversaire, toutes emballées dans un épais papier à pois décoré d’un énorme chou violet d’un destinataire inconnu. Sans s’attarder à ce détail futile, la fillette déchira le papier noir et blanc d’un geste enthousiaste. À l’instant même où elle les aperçut, elle eut un coup de foudre pour ces merveilles écarlates.

Dès son enfance, la petite Marianne se plaisait grandement à rêvasser tranquillement dans l’ombre du saule qui couvrait la cour tel un grand parasol. Elle s’imaginait des histoires dans lesquelles elle combattait des esprits maléfiques ou des dragons. Munie de son imagination débordante et de ses inséparables chaussures, elle se sentait d’assaut pour affronter les vilains les plus féroces de son invention, mais rien ne pouvait la préparer à ce qui l’attendait.

Un jour, la mère de la petite en ayant eu assez de voir sa fille encrasser les carreaux de céramique du sol avec ses vieilles ballerines, elle les lui arracha des pieds pour les laver. Marianne hurla mais rien n’y faisait, sa mère était déterminée à nettoyer les souliers.

Ce soir-là, alors que la pluie torrentielle martelait les carreaux des fenêtres, Marianne ferma l’œil en sanglots sous le bruit incessant des coups de tonnerre. Elle se réveilla en sursaut, quelques heures avant l’aube, après un coup de tonnerre particulièrement fracassant. Un frisson lui parcourut l’échine. Elle se redressa dans son lit, mais un poids étrange et familier à ses pieds attira son attention. Elle souleva la douillette de plumes et le drap fleuri pour laisser place à ses petites jambes, au bout desquelles, à son grand étonnement, se trouvaient les ballerines.

Les jours se succédèrent. Toutes les nuits, Marianne se réveillait en sursaut, mystérieusement chaussée de ses ballerines. Tous les jours, elle allait à l’école et tous les soirs, elle faisait ses devoirs et s’endormait dans la peur des chaussures. Elle les portait de moins en moins. Un soir, elle les enferma dans son garde-robe, dans une boite de carton scellée de ruban adhésif sur tous ses côtés. Malgré tous les moyens entrepris pour les oublier, les mystérieuses chaussures revenaient chaque nuit à ses pieds.

Alors que le croissant de lune sortait timidement de son emballage de nuages, une fraiche nuit de novembre, Marianne se réveilla en sueur, comme toutes les nuits, affublée de ses souliers vermeils. Tout à coup, les souliers se mirent à la tirer vers le bout du lit, sans qu’elle n’ait aucune force pour se retenir. Ils l’entrainèrent vers la porte de devant. Elle marchait sans le vouloir mais elle n’y pouvait rien. Elle se tint à la poignée chromée de la porte d’entrée, mais celle-ci tourna toute seule et les chaussures sortirent dans l’air frais de la nuit, suivies de Marianne, accrochée à la poignée. Elle essaya de sortir ses pieds des diables qui lui servaient de souliers mais rien n’y faisait, elle était prisonnière de ses ballerines. Elle tenta de crier mais aucun son ne sortait de sa bouche. Elle n’avait plus de force pour se tenir. Elle abandonna et se laissa guider.

On chercha Marianne Bordeleau jour et nuit pendant plusieurs mois, sans succès. Les tentatives étaient vaines, elle était disparue, comme une magicienne, dans un nuage de fumée. On venait tout juste d’abandonner les recherches lorsque son corps fut retrouvé au bord du ruisseau Granger, à environ deux cent kilomètres de chez elle, démuni de ses pieds que l’on retrouva quelques mètres plus tard, nus.

On ne retrouva pourtant jamais les ballerines rouges, jusqu’au jour où on sonna à la porte de la famille Lavoie. La petite Adeline ouvrit. Il n’y avait personne mais sur le pas de la porte se trouvait une jolie boîte à pois décorée d’un énorme chou violet…

 

DEUXIÈME MENTION SPÉCIALE

Commentaire du jury :

On aime l’atmosphère de cette nouvelle qui pousse le lecteur, à son insu, à suivre le héros dans sa panique et ses angoisses.  Bravo pour le vocabulaire et les détails précis qui contribuent à cette atmosphère.

 JADE FRAPPIER
sec. 4, Séminaire Sainte-Marie; enseignante: Hélène Bergeron

LE LIVRE DE LA FIN

John Bates avait 57 ans. Il enseignait la littérature à l’Université de Princeton dans le New Jersey. Il vivait seul dans la maison de sa grand-mère qui la lui avait léguée après sa mort. Son chat Edgar était son seul compagnon, attentionné et amical; il lui avait toujours été fidèle. John était du genre solitaire et méfiant donc il préférait passer tout son temps à lire. Plus souvent, il relisait les livres de son auteur favori, Vladimir Nabokov. Quelque peu ermite et méfiant à la maison, il en était tout autre quand il travaillait. Son humour et son intelligence faisaient de lui un être très apprécié de ses collègues et de ses élèves. Dans les corridors, on le reconnaissait à ses lunettes rondes et ses cravates colorées. La partie de son cours que ses élèves préféraient était quand M. Bates leur faisait la lecture d’un livre qu’il avait soigneusement choisi à la bibliothèque de l’université. Un après-midi de septembre, John se trouvait à la bibliothèque à la recherche du prochain roman qu’il lirait en classe. John passait de rangée en rangée sans rien trouver de bien intéressant. Jadis, la bibliothèque était remplie de classiques et de livres que John appréciait. Maintenant, c’était bien différent. Suite à des coupures de budget, l’université avait vendu la plupart des livres et n’achetait désormais que des navets, qui naturellement, étaient bien moins chers. Après plusieurs longues minutes, John s’arrêta devant une étagère qui ne semblait pas avoir été dépoussiérée depuis des années. La plupart des livres disposés sur l’étagère semblaient datés de la construction de l’université. Au hasard, il prit un livre. C’était un très vieux livre sans titre, sans auteur. John, curieux de savoir ce que contenait le livre, l’ouvrit à la première page. On pouvait y lire: «Histoire de John Bates, de la naissance à la mort». Se disant simplement que John Bates devait être un nom commun, il n’en fit pas de cas. Trouvant la situation tout de même insolite, il décida de lire un peu ce qui semblait être une biographie. Curieusement, à mesure qu’il avançait dans sa lecture, l’histoire du livre semblait devenir très semblable à sa vie. Après avoir lu les premiers chapitres et feuilleté quelques pages, il en était convaincu, ce livre était sa biographie. Plusieurs questions s’imposèrent à lui. Qui avait écrit ce livre? Comment avait-il trouvé toutes ces informations? Et le plus important, comment allait-il mourir? Car le titre de la biographie était «de la naissance à la mort». John, déjà sur le seuil de la panique, chercha désespérément cette information précieuse. À la dernière page, il ne trouva que cette phrase: «John Bates mourut le 19 septembre 1946, à 19 h 46». Son cœur fit trois tours, c’était exactement aujourd’hui. John de nature calme et frivole devint agité et anxieux. Il se méfiait de tout autour de lui, même la plus simple des chaises en bois devenait une créature malveillante à ses yeux. Distraitement, il prit la biographie luciférienne et se dirigea chez lui. Sur le chemin, il cria à un pauvre passant de s’éloigner de lui malgré le fait qu’il n’était pas du tout proche de lui. Une fois arrivé chez lui, il barricada les portes et les fenêtres. Il ne regardait jamais derrière lui, de peur de voir le diable en personne. Plus le temps avançait, plus il devenait angoissé, il regardait partout devant lui de manière frénétique. Comprenant que le meilleur à faire était de s’asseoir et d’attendre que la mort vienne le chercher. Il choisit son fauteuil préféré et s’y enfonça confortablement. Edgar vint se lover sur ses genoux. À 19 h 41, John se rendit dans la cuisine, il prit le couteau le plus tranchant et revint à sa position initiale. À 19 h 43, il prit un décision. À 19 h 44, il s’ouvrit les veines. À 19 h 46, il était mort. À 19 h 47, Edgar sourit.

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