Tire le Coyote : un coyote au cœur tendre qui ne laisse personne indifférent

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La scène musicale québécoise est bouillonnante de diversité et de talent. De nouveaux artistes font irruption constamment. Certains attendent toujours avec impatience leur moment de gloire, tandis que d’autres percent au-delà des frontières. Une chose est certaine, il faut rester à l’affut pour être conscient de tous ses talents qui se présentent à nous, car il y en a réellement à profusion, de sorte qu’on en est facilement aveuglé. Un de ces talents, que vous ne connaissez peut-être pas encore, mais qui est certainement sur le point de faire sensation, est Tire le Coyote. Il s’agit de l’auteur compositeur-interprète Benoit Pinette, qui en est déjà à son troisième disque en carrière, en plus d’avoir été fondateur et membre du défunt groupe Fonojône, auparavant.

Sortant de plus en plus de l’ombre, pour être acclamé sous les projecteurs, Tire le Coyote nous présente son plus récent album Panorama, sorti en janvier dernier, en tournée aux quatre coins du Québec. Le 24 avril, nous avons eu la chance de le recevoir ici même, à Shawinigan. Effectivement, l’artiste s’est produit à la Maison de la culture Francis-Brisson, secteur Grand-Mère. C’est donc dans une magnifique salle à caractère patrimonial et à l’ambiance particulièrement intimiste et chaleureuse, que j’ai eu la chance d’assister à un spectacle tout à fait enchanteur. Cette petite salle boisée de type cabaret était presque complète. Plusieurs connaissaient déjà très bien l’artiste alors que d’autres se laissaient porter par les charmes de l’inconnu. Ainsi, tout était parfaitement en place pour nous promettre un bon spectacle ainsi qu’un bon moment.

Contre toute attente, et sans aucune exagération de ma part, c’est bien plus qu’un simple bon moment que nous avons eu la chance de vivre ce soir-là. En effet, lorsque Benoit Pinette est arrivé sur scène, accompagné de ses musiciens : Benoit «Shampouing» Villeneuve aux guitares et au chant, Cédric Martel à la basse et au chant, Jean-Philippe Simard à la batterie, ainsi que Dimitri Lebel-Alexandre à la pedal steel guitar, le charme avait déjà commencé à opérer. Le Coyote barbu et ses acolytes dégageaient une simplicité et une authenticité ahurissante, qui se révéla tout au long du spectacle, avec leur touche d’humour et leur spontanéité qui nous ont fait rire à maintes reprises, de sorte que nous avons voyagé à travers bien des émotions. De plus, cette authenticité renforçait l’impression que l’artiste livrait, en toute honnêteté devant nous, chacune des histoires qu’il a composées dans une poésie alliant la finesse et la rudesse des mots, ainsi que celles des sentiments.

Par contre, le doux Coyote et sa voix hors du commun, s’apparentant quelques peu aux sonorités de celle de Neil Young, peuvent demander un certain temps d’acclimatation. Certains aimeront, d’autres non, mais cela ne peut laisser indifférent. Le style particulier de l’œuvre entière de Benoit Pinette est fascinant. Ses références stylistiques sont nombreuses, ses rimes sont minutieusement choisies et ses mots regorgent d’images. Il navigue à travers des thèmes comme l’amour, très souvent mis de l’avant, la nature, la vie, les relations humaines, etc. De plus, dans ce dernier album, Panorama, le musicien de Québec donne même dans la chanson engagée, n’ayant pas peur de révéler ses opinions et critiquer la société. Cela ajoute encore plus à l’authenticité de l’artiste, qui, dans la chanson Les miracles se vendent à rabais, chante : «On détient le record du plus long saut en profondeur / Et on décollera les pires angoisses en détrônant Harper».

Benoit Pinette et ses musiciens nous ont offert un spectacle intime, avec des éclairages et une mise en scène simples qui ont laissé toute la place à la musique, afin qu’elle nous enivre davantage. Oui, «enivrer» est le bon mot, car nous avons littéralement voyagé dans l’univers ombrageux et empreint de sensibilité de l’artiste. Celui-ci nous a livré une performance très généreuse, d’une longueur de plus de deux heures, sans compter l’entracte, et a mélangé les pièces de ces anciens disques à celles de Panorama. Ces fidèles fans ont donc été ravis et les autres ont pu avoir un aperçu de l’évolution de l’artiste. Nous avons même eu droit à quelques reprises, dont Blowin’ in the Wind de Bob Dylan ainsi que Roll Another Number (For the Road) de Neil Young, bien interprétées à la manière du Coyote. La belle performance de ces musiciens est également à noter. En effet, «Shampouing», à la guitare se laissait aller et nous livrait des solos impressionnants, et chacun des musiciens avait leur importance pour donner cette musicalité profonde et travaillée. Lorsque vint la fin, Tire le Coyote est parti de la scène en laissant derrière lui un public visiblement conquis. Ce public qui, tout au long de la représentation, est passé d’écoute particulièrement attentive à réactions enthousiastes fortes en cris et en tapage de mains ainsi qu’à participation marquée en chantant et laissant entendre ses commentaires positifs.

Enfin, je vous convie à faire de même et à aller à la rencontre de nos artistes québécois. Tendez l’oreille et soyez prêts à faire de nouvelles découvertes qui vous emmèneront où vous n’êtes jamais allés. Tire le Coyote est assurément une de ces découvertes que je vous suggère fortement, voire oblige, de faire. Sa voix nasillarde au grain particulier, son authenticité, sa poésie recherchée oscillant entre un langage aux couleurs urbaines et rurales, et ses sonorités musicales mélangeant avec originalité le folk, le country et le blues ne peuvent passer sous silence. Allez à un de ses spectacles et il y a de fortes chances que vous en ressortiez amoureux d’un coyote.

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