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Un grand verre d’eaux usées
Comme nous le savons tous, la loi est universelle. Que nous soyons petits, grands, beaux, laids, riches ou pauvres, il ne devrait pas avoir d’exception. Malheureusement et ironiquement, beaucoup de gros poissons réussissent à passer au travers les mailles d’un filet qui emprisonne même les plus petits.
Récemment, la maire de Montréal, M. Coderre, amorce le projet d’abaisser l’autoroute Bonaventure. Les travaux rencontrent cependant un obstacle : les tuyaux qui acheminent les eaux usées vers un centre d’épuration. La solution de Coderre consiste à déverser ces eaux dans le fleuve St-Laurent.
Le gouvernement fédéral, le ministère de l’environnement, les villes bordant le fleuve St-Laurent et les nombreux plaisanciers se disent préoccupés par les conséquences d’une telle entreprise pour la faune, la flore et notre propre bien être.
En effet, qui voudrait pour un verre d’eau tirée d’un fleuve pollué par les excréments d’autrui? Certes, les stations d’épuration purifient et désinfectent l’eau pour la rendre buvable, mais, personnellement, je ne peux oublier la provenance de l’eau que je bois, avec laquelle je cuisine ou je me lave.
Coderre ne semble pas s’en soucier malgré la pétition signée par près de 55 000 personnes contre son projet. Néanmoins, il s’obstine à dire qu’il n’y a pas d’autres solutions agissant par la même occasion comme un enfant gâté qui réalise qu’il n’aura pas ce qu’il veut dès qu’il le demande.
Pourtant, il y a diverses options à explorer. J’imagine qu’il est trop paresseux pour se créer du travail supplémentaire quoique nécessaire. J’y vais peut-être un peu fort puisque, en tant que maire, il se doit de survoler toute les options. Mais le problème est bien là : survoler. Il est peut-être réticent à débourser une plus qu’il ne l’avait prévu initialement. Je l’ignore. Je ne suis pas dans sa tête et je n’irai jamais fouiller là-dedans. Qui sait ce qui se passe dans la tête d’un politicien? J’ai des cauchemars rien qu’à me l’imaginer.
En bref, Montréal se pense tout permis et exemptée des lois. Les autres villes construites près des rives du St-Laurent se plaignent du passe-droit que Coderre semble s’accorder. Certes le fleuve contient une quantité incalculable d’eau, mais ce fait ne lui donne pas le droit d’y déverser 8 milliards de litres de leurs cochonneries. Beaucoup comme Trois-Rivières dépendent de cette eau. Ils en prennent soin, alors pourquoi ce ne serait pas le cas de Montréal?
Encore une fois, ce sont les gros poissons qui s’en sortent et ce sont les petits qui doivent se taire et boire tranquillement leur grand verre d’eaux usées.
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