Une ignoble vérité en équilibre… suite poétique de Daphné Pruneau

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Prédateur

Le loup observe sa proie
La petite brebis recroquevillée
Cherche désespérément
Le berger bienfaiteur
Loin, brisée et isolée
L’obscurité pose son voile
Dans la noirceur elle n’ose plus gigoter
Face au loup hostile
Le pastoureau écarté
La brebis esseulée observe son destin
Les yeux de son ennemi reflètent alors l’ignoble vérité
Avec raison l’égarée abdique
La nature reprend son cours
Face au prédateur qu’est la mort
La proie trouve sa raison d’être
Un cercle vicieux sans fin

Ballerine pour une vie

Je tangue sur cette corde infinie
Un vent violent me fouette le visage
Telle une gifle sur ma joue
Je ne suis pourtant pas une impie
Je tiens cette main miséricordieuse tendue
La ballerine prend le dessus
Du bout de mes pointes je caresse alors le fil
L’oiseau semble prendre son envol
Illusion qui cache l’ignoble vérité
Un obstacle invisible inévitable
Mon souffle se coupe, je trébuche
La chaleur de sa main se dissipe
Abandonnée, perdue et désorientée
En suspend au-dessus du fil
La peur étouffe mon cœur tel un serpent
Je tente de rattraper le fil
Le désespoir obscurcit mon cœur
Je tiens le fil mon corps dans le vide
Après tout je vais finir par tomber
L’issue est toujours la même
Personne ne m’en empêche
Tant d’obstacles infranchissables et de douleurs
Mes doigts glissent lentement
Un infime petit espoir
Mais au fond du cœur la petite voix
Celle qui ment, trahie et tue
Doucement la raideur de ma main faiblie
Cette main pourtant pleine d’histoires
Mes doigts laissent glisser cette histoire
Acrobate voulant terminer son numéro
La ballerine termine pianissimo

Injustice d’une faucheuse

La faucheuse est venue me visiter
Elle n’a pas choisi l’honnêteté
J’ai eu la chance d’observer son vrai visage
Mais il était déjà trop tard, la fin était près
Pour dire vrai je ne m’attendais pas à cette issue
Je vivais ma vie en pécheresse que j’étais
Je me cachais la face derrière ces plaisirs éphémères
Je m’éloignais de plus en plus de l’éternel
Maintenant que j’en prends conscience il est trop tard
Je ne peux plus me rattraper ma chance à moi est terminée
Mon esprit s’était envolé, il battait des ailes
Ce n’était pas le moment opportun, mais je m’en moquais
Je n’aurais sans doute pas dû
Puisqu’une gifle m’a ramenée violemment à la réalité
Je ne sais comment mais j’arrivais à voir mon corps
Ou ce qu’il en restait
Cela ne pouvait être moi!
Je hurlais ma douleur, ma peine, mon désespoir
Les larmes ne cessaient de couler
Un instant plutôt j’étais pourtant si paisible
Je marchais la tête pleine de projets
Chacun plus grand les uns que les autres
J’étais remplie d’espoir et de résolutions
Mais tout fut envolé brusquement
Aussi brusquement que la voiture qui me percuta
Jamais je n’aurais pensé que mon corps
Celui qui pendant toutes ces années
Comme une fleur ayant poussé
Aurait pu en une fraction de seconde
Se casser aussi facilement
Je regardais ce corps détruit
Plus rien n’était à sa place
Mes os ayant déchiré ma peau
Ceux-ci sortaient de mon corps tels des imposteurs
Jamais ils n’auraient dû se montrer
Les plaies étaient si nombreuses
Il était impossible de toutes les compter
Mon corps se vidait de son sang
Comme un arbre se vidant de sa sève
Ce sang visqueux et écarlate tachait mon visage
Ce visage qui un instant auparavant avait de jolies pommettes
Des yeux moqueurs remplis d’étoiles
Parsemées de jolies taches de rousseurs
Maintenant mon nez n’était même plus à sa place
La rougeur de mes joues n’était plus
Mes yeux avaient perdu leurs étoiles
Ils fixaient le vide sans vie
Le chauffeur du véhicule observait la scène
Il regardait mon corps atrocement disgracieux
Plus il attendait plus la vie quittait mon corps
Il semblait incapable de bouger de son siège
À genoux à côté de mon corps je lui criais au secours
Le chauffeur ne me lança même pas un regard
Comme inconscient il continua lentement sa route
Il contourna lentement mon corps
Je hurlais je n’en pouvais plus
Je me détournai soudainement vers la faucheuse
C’était de sa faute elle ne m’avait même pas prévenue
Elle était venue sournoisement tel un serpent
Mais à peine m’étais-je tournée vers elle qu’elle disparut
Lentement mes larmes coulaient sur mes joues
Je me sentais si impuissante
La vie quittait mon corps lentement
La vie pouvait-t-elle être aussi injuste
Était-ce l’ignoble vérité?
Je fermai les yeux doucement et sentis mon corps partir
Les rideaux de ma vie se fermaient
La pièce était terminée je devais me retirer

Élixir et fin de vie

Et si l’élixir existait
Si seulement je le trouvais
Un poison doux qui guérit
Une infime goutte je péris
Vie terriblement infâme
J’en perds presque mon âme
Giflée par la peur
Poignardée au cœur
Je ne suis que la dernière goutte
Celle qui nie et qui doute
Que personne ne veut
Et qui n’a qu’un seul vœu
Tel un Phoenix renaitre de ses cendres
Et ne plus jamais entendre
Les injures et les mensonges
Qui grugent et rongent
Seulement les doux murmures
D’un des plus merveilleux futurs
Où cette ignoble vérité
Sera enfin enterrée et oubliée
C’est à ce moment que le paradis
Oui le vrai sera garanti
Je partirai de cette Terre
Pour me rapprocher de Pierre
Mon corps lui restera ici
Mais moi je serai bel et bien partie
Ceux que j’aime me graveront
Dans leur cœur et se souviendront
Mais pour combien de temps
Plus qu’un printemps
Mais à dire vrai
Là-haut plus rien ne sera laid
Que le bonheur sans faille
Un tissu sans maille
Je pars trouver
Mon ami adoré
Celui qui m’a vue
Et à tout de suite su
Qu’au creux de cette coque se cachait un trésor
Même si parfois j’avais tort
Lui sans péché m’a quand même aimée
Même si cette vie est finie
Je rejoins mon ami pour une seconde vie

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