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C’était le 30 octobre, vers 2h20 de l’après-midi. Katherine était chez elle, dans sa chambre à coucher et soudain, une lumière éclaira son esprit. Depuis quelques jours, elle et son amie Jessie étaient en plein processus de création pour trouver une idée géniale qui leur servirait le soir de l’Halloween. Les deux copines de 14 ans, amies depuis la maternelle, s’étaient donné comme but de passer la soirée la plus effrayante de leur vie. Puisqu’elles n’étaient plus en âge d’aller de porte en porte pour réclamer des friandises, les jeunes filles prirent la résolution qu’à tous les 31 octobre, elles se réuniraient pour manger des bonbons et avoir peur.
Katherine venait tout juste d’avoir une formidable idée pour sa soirée avec Jessie lorsque le téléphone retentit. Elle descendit à toute vitesse l’escalier pour aller répondre puisqu’elle était seule à la maison. C’était sa meilleure amie à l’autre bout du fil qui commençait à se décourager car elle n’avait toujours pas trouvé un scénario assez effrayant pour la soirée qui s’en venait.
– Ne t’en fais pas avec ça, la rassura-t-elle. Je viens tout juste de penser à quelque chose de vraiment excitant. Laisse-moi le temps d’imaginer notre plan d’action et je te rappelle.
– D’accord, mais fais-ça vite! Je suis curieuse de savoir ce que ton petit génie a pu concevoir!
– Haha! Bien sûr. À plus tard!
C’est ainsi qu’une Katherine tout excitée se dépêcha de trouver du papier et un crayon pour noter tout ce dont elle aurait besoin lors de sa soirée formidable avec Jessie.
Après quelques heures, Katherine était enfin prête et elle pouvait donc appeler Jessie pour tout lui raconter. Elle pensait que Jessie pourrait la rejoindre chez elle vers 20h00, le moment de la journée où il n’y avait déjà plus de soleil. Elles iraient tranquillement vers le cimetière de la ville, y pénétreraient et se raconteraient des histoires qui donnent la chair de poule. Lorsqu’elles en auraient eu assez, elles seraient revenues sur leurs pas et elles se seraient installées devant des films d’épouvante. Cependant, Katherine réservait quelques surprises pour plus tard à sa meilleure amie.
Le lendemain soir vers 20h00, Jessie vint sonner à la porte de son amie.
– Allo! Es-tu prêtes?
– Allo! Il me reste quelques petites choses à mettre dans mon sac et on s’en va. Entre, il fait froid dehors.
Après avoir mis quelques couvertures et de la nourriture dans leur sac, les deux filles se mirent en route, lampe de poche en main. Le cimetière ne se situait qu’à quelques minutes de chez Katherine alors elles n’eurent pas à se dépêcher. Elles prirent le temps de parler un peu et puisque Katherine savait que Jessie était un peu froussarde, elle ne s’empêcha pas de lui faire peur à quelques reprises.
Lorsqu’elles arrivèrent, elles placèrent une couverture sur le sol et se couvrirent les épaules avec les autres. Elles sortirent la nourriture et s’installèrent confortablement. Avant même qu’elles puissent dire un seul mot, un bruit sourd se fit entendre depuis la forêt d’à côté.
– Qu’est-ce que c’est, demanda Jessie effrayée.
– Je n’en ai aucune idée. Crois-tu que ça pourrait être un animal?
– Un loup, ou un ours?
– Non… Je suis sûr que non. Viens, on va voir.
– Je ne veux pas. Restons ici, ça ne…
– Allons, ne fais pas la peureuse. Viens!
Jessie n’eut pas le temps de dire un mot que Katherine l’entraînait déjà vers la forêt. Elles marchaient lentement, lampe de poche à la main. Après quelques instants, le bruit se refit entendre. Puis, une silhouette fit son apparition. À première vue, elle ressemblait à un homme de grande taille, très costaud. Il s’approchait lentement dans la direction des deux filles, un bâton à la main.
– Oh mon dieu…
– Cours Jess! Cours!
Les deux filles se mirent à courir aussi vite qu’elles le purent. Les bruits de pas se rapprochaient de plus en plus vite derrière elles. Malheureusement, l’inconnu réussit à attraper Katherine par les épaules en lui mettant la main sur la bouche pour qu’elle n’alerte personne. Jessie qui était trop effrayée pour s’apercevoir de quoi que ce soit, continua à courir. Lorsqu’elle arriva à l’entrée du cimetière et qu’elle ne vit pas son amie, elle prit peur.
– Katherine! Katherine! Où-es-tu?
C’est alors que Jessie comprit ce qui venait d’arriver. Elle devait à tout prix retourner l’aider.
La jeune adolescente atteignit la forêt et courut dans tous les sens pour trouver un indice qui la mènerait à son amie. Soudain, Jessie arrêta de courir. Elle vit au loin quelque chose de lumineux. En s’en approchant, elle reconnut la lampe de poche que son amie avait dû laisser tomber. Puis, en regardant mieux, elle crut voir des traces de pieds dans la terre qui se dirigeaient dans une direction précise. Jessie suivit les traces et arriva à l’entrée d’une cabane en bois. Il y eut un cri provenant de la cabane et la porte s’ouvrit doucement. Toujours apeurée par ce qui pourrait arriver à son amie, Jessie ne perdit pas une seconde. Elle pénétra dans la cabane et s’arrêta, juste au moment où elle mettait un pied à l’intérieur. Elle regarda rapidement autour d’elle pour voir ce qui l’entourait.
Alors qu’elle s’apprêtait à commencer ses recherches, deux mains lui attrapèrent les épaules et une autre se colla à sa bouche. Elle fut projetée en dehors de la cabane et elle s’écrasa lourdement sur le sol. Elle se débattit comme elle le pu pour se défaire des mains du tueur. À bout de force, elle cessa de combattre. Elle prit le temps de s’habituer à la noirceur et reconnut les deux paires de yeux qui l’observaient.
– Katherine! Éric! Mais qu’est-ce que vous faites? Le tueur…
– Calme-toi, lui dit Katherine. Il n’y a pas de tueur.
– Quoi? Mais… Et pourquoi es-tu ici Éric?
– Il est venu m’aider. Quand nous nous sommes parlé au téléphone hier la première fois, j’avais déjà mon idée conçue. Lorsque j’ai raccroché, j’ai appelé Éric et je lui ai dit ce que je voulais faire. Je lui ai demandé d’arriver avant nous au cimetière et d’attendre que nous soyons bien installées avant de commencer ma petite mise en scène. Lorsqu’Éric ma attrapée, nous avons couru jusqu’à la cabane en prenant soin de laisser ma lampe de poche derrière nous.
– Lorsque nous t’avons entendu arrivér, Katherine a poussé un cri et j’ai ouvert la porte pour te montrer le chemin à prendre, raconta Éric. Nous avons attendu que tu pénètres à l’intérieur avant de te saisir par derrière. Tu connais le reste de l’histoire.
Jessie les regarda à tour de rôle, bouche bée, avant de prendre la parole.
– Ne me faites plus jamais un coup pareil. J’ai eu la peur de ma vie! Je croyais que j’allais te perdre pour le restant de mes jours!
– Haha! Bon, venez les filles. On s’en va.
Voyant le visage colérique de Jessie, les deux autres ne purent s’empêcher de rire aux éclats. Ils quittèrent le cimetière, sans savoir qu’une paire d’yeux les observait de loin. Le prédateur de la nuit venait de trouver ses prochaines victimes.
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